Gouvernement - Rajaonarimampianina n’est pas sorti de l’auberge


Le dénouement politique de crise semble acquis. Il faudra, maintenant, au gouvernement, s’appliquer à redresser les urgences, car bien que politique, l’équipe au pouvoir sera toujours jugée sur ses performances.   Le plus dur reste à faire. La nouvelle équipe du pouvoir exécutif a tenu son premier conseil des ministres, hier, au palais d’État d’Iavoloha. « Le président de la Répu­blique a appelé le gouvernement à adopter, aussi bien dans la posture que dans le mode de fonctionnement, un nécessaire esprit d’équipe qui se doit de dépasser les clivages politiques, car il s’agit maintenant d’œuvrer pour la nation et pour le mieux-être du peuple », rapporte le communiqué de la réunion. La missive rapporte aussi que les principaux axes des actions à mener et les objectifs dans le domaine social, économique, la lutte contre la corruption et la sécurité ont été tracés. L’aspect transversal des actions gouvernementales, ainsi qu’une unicité de langage pour une bonne compréhension des actions par les administrés, ont aussi été soulignés. La mise au point présidentielle d’hier, semble s’imposer vu l’hétérogénéité des éléments au sein du team Ntsay. Comme dénouement de la crise, les principales parties prenantes ont brodé un gouvernement ouvertement politique. Une partie de l’opinion publique estime que Hery Rajaonarimampianina, président de la République, est le gagnant du rapport de force dans les négociations de sortie de crise. Collectif Il en faudra plus, toutefois, pour tenter de briguer un nouveau mandat présidentiel. Ayant sélectionné les ministres à la tête des départements régaliens et la majorité des membres du gouver­nement, il sera encore la principale cible des critiques en cas de défaillance de cette nouvelle équipe. « Ayez toujours à l’esprit que vous êtes un gouvernement et vous serez jugé en tant que tel et ne pourrez pas vous dédouaner d’un éventuel échec », déclare le chef de l’État, à Iavoloha, lundi. Après la victoire politique, il faudra faire face aux défis socio-économiques. La priorité, selon Christian Ntsay, Premier ministre, est d’organiser des élections transparentes, inclusives et acceptées de tous. Lors de son entrée en fonction, il a, toutefois, affirmé que pour un scrutin apaisé, une paix sociale, reprendre le dessus sur l’insécurité et assurer une bonne gouvernance des affaires publiques sont nécessaires. Comme le soulignent les deux chefs de l’Exécutif, la cohérence et la discipline collective des ministres sont indispensables. « Les adversaires d’hier, pourront-ils travailler en équipe, surtout qu’ils défendent des intérêts différents ? », s’interroge une publication sur la page de la FES-Madagascar, hier. Une question que posent la plupart des observateurs. Lorsqu’en une semaine, trois cas de kidnapping sont signalés, des convois touristiques sont attaqués, ou encore lorsque le coût de la vie continue d’acculer les ménages, le gouvernement n’a visiblement pas le temps de tergiverser. La prise en main des dossiers en cours devra se faire immédiatement. L’insécurité et l’inflation, entre autres, sont deux défis que l’administration Rajaonarimampianina peine à relever jusqu’ici. Il y a aussi les revendications syndicales à apaiser. Sans compter les dossiers sources de conflits sociaux comme le foncier, les zones de pêche qui sont à régler. Après la crise, par ailleurs, il faudra mettre en place les conditions nécessaires pour relancer les investissements, redonner du souffle au secteur privé et à la consommation. Des points qui se rapportent au programme présidentiel. Il faudra que le chef de l’État réussisse à mettre tous les ministres au diapason pour appliquer son programme. Comme le soutient le chef de l’État, toutefois, tout échec sera collectif. Aucun ministre ne pourra se dédouaner. Face aux urgences, l’équipe gouvernementale sera jugée sur ses résultats. L’opposition, qui a fortement critiqué les défaillances étatiques, sera amenée à démontrer qu’il est à la hauteur des défis. Les courants politiques présents au sein du gouvernement comptent présenter chacun un candidat à la présidentielle et s’aligner aux législatives. Leurs performances ministérielles pourraient être déterminantes durant la sélection électorale à venir.  
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