Le bois de rose, c’est du palissandre…


Je me souviens que Madagascar a bénéficié de ces « facilités d’ajustement de dettes ». Le « buzz » à ce moment-là, si ma mémoire est bonne, c’était le concept « Dette contre nature ». N’oublions pas que le régime de Ratsiraka a pratiqué la politique d’investissement à outrance dans ce qui est devenu, par la suite, les « éléphants blancs » de Mada­gascar. Je ne vous citerai pas ici les différents projets de cette période d’investissement à outrance car nous savons exactement de quels projets il s’agissait. Lorsque le concept « Dette contre nature » est entré dans la conscience collective des gens de Madagascar, nous avons vu un peu partout l’émergence des « aires protégées ». Dans la réalité, même si ce n’est n’était pas et ce n’est toujours pas facile de le dire, les « propriétaires des dettes » se sont adjugés des « aires pro­tégées ». La terre ne leur appartient pas, il faut le souligner mais j’ai comme la nette conviction que ces « propriétaires de dettes » ont le contrôle total sur ce qui est dans le sous-sol et sur le sol à l’intérieur de ces « aires protégées ». Et ce, pour une période qui a été spécifiée en noir sur blanc dans les conventions qui ont été votées, ratifiées et promulguées par l’État de Madagascar. Je ne sais pas jusqu’à quel point la population de Madagascar a été mise au courant d’une telle démarche. Tout ce que je sais, c’est que cela pose maintenant problème. Et, pas n’importe quel problème, dans la mesure où l’État de Madagascar peut ne plus avoir aucun contrôle souverain sur ce qui se trouve dans le sous-sol et sur le sol de ces « aires protégées ». Une bonne partie de la population vivant à proximité de ces « aires protégées » ne savent pas ou ne veulent pas, à tort ou à raison, savoir que les « richesses » se trouvant en zone protégée sont hors du contrôle souverain de Madagascar. Ce qui revient à dire que le problème de l’exportation des « bois de rose » et de l’exploitation des « ressources naturelles » venant en grande partie de ces « aires protégées » dépasse largement le cadre de la seule protection de l’environnement. En premier lieu, sur le plan domestique, le problème met en conflit la population et l’État de Madagascar. En deuxième lieu, sur le plan international, le problème met en conflit l’État de Madagascar et les actuels « propriétaires des dettes » agissant par le biais de la Communauté internationale. Ce n’est pas un problème que chaque partie concernée peut ignorer et laisser pourrir encore plus longtemps car le risque est énorme pour le pays et sa population. S’il y a donc un enjeu de taille pour l’avenir de Madagascar, nous avons ici un exemple parfait de ce qui doit être tranché le plus rapidement possible. Et ce, pour la simple et bonne raison que cet enjeu majeur a des ramifications au-delà même de ce que chaque observateur averti peut anticiper. Mais, un grand mais je devrai dire, il n’y a qu’un État vraiment indépendant et souverain en plus d’être soucieux de l’avenir de sa population qui pourrait trancher dans le vif du sujet. À ce moment bien précis, ce ne sont pas des prochaines élections présidentielles et législatives de 2018 que pourrait surgir cet État indépendant et souverain. Je n’ai jamais senti le besoin d’être dans le tort qu’en ce moment. Traitez-moi de tous le noms de ce que vous voulez, même de chien enragé, mais, s’il vous plaît, dites-moi que j’ai tort. Je n’en mourrai pas, soyez-en sûr et certain! Qui vivra verra, n’est-ce pas ? Par Jean Razafindambo
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