Que Dieu nous garde des moches et méchants !


« Ce qui n’est pas interdit est autorisé » déclarait l’un des détenteurs des textes de la haute cours constitutionnelle aux micros des médias le jour où on lui a posé la question sur la « pré-campagne ». Rappelons que sur ce sujet, ils (les faiseurs de lois) ont donné leurs langues au chat. A croire qu’il a été omis de penser à ce qui allait se passer avant la vraie propagande. Les membres de la Société civile vont nous fusiller avec de tels propos si permissifs et généralistes. En effet, durant les bras de fer et valses entre les textes, les cartons de gros sous à l’Assemblée nationale pour l’adoption des lois sur les élections, la société civile a tiré la sonnette d’alarme, d’alerte pour « prédire » les déboires que nous allons permettre en laissant le sort de notre patrie aux chats à qui nous avions donné nos langues sur le sujet de la précampagne. Mais rien n’a été assez fort pour que les recommandations soient prises en considération. Donc, « Ce qui n’est pas interdit est autorisé ». Même le bon Dieu, du haut de son ciel ne peut pas ne pas voir ce qui n’est pas interdit et donc autorisé. L’ange du lac Anosy lui-même n’a pas besoin de se pencher pour voir ces affiches, ces énormes affiches publicitaires de propagande qui l’entourent. Avant l’annonce des numéros des candidats, ceux qui ne s’interdisaient pas les faux départ de communication arguaient que du moment que le mot « président », « votez » ne s’affichaient pas sur ces gigas panneaux on ne pouvait pas dire que c’était de la campagne à la présidentielle. Nous imaginons mal que du jour au lendemain un candidat s’affiche pour faire la publicité de couches culottes pour bébés ou celles des grandes personnes. Mais qui sait, c’est peut-être sa manière de collecter des fonds pour financer sa campagne. Mais grande fut la surprise de l’Anjely mainty (nom malgache de l’ange au milieu du lac Anosy) en voyant ces panneaux immenses avec le nom du candidat, sa photo bien photoshopée pour paraître moins moche et méchant, son numéro et le mot « prezida ». L’ange  aurait bien voulu descendre de là-haut pour aller poser quelques questions quelques mètres plus haut à la HCC. « Dites-moi s’il vous plaît mesdames et messieurs en toge, vous avez bien dit que ce qui n’est pas interdit est autorisé. Soit. Mais ce qui est interdit est-il aussi autorisé pour que se passe à quelques mètres des détenteurs de lois un tel affront envers la République? » Allez, on va dire qu’il s’agit bel et bien de publicités de la couche culotte dénommée « prezida » et que le numéro affiché n’est autre que l’âge minimale ou le tour de taille des personnes auxquelles les couches sont destinées. On ne peut qu’en remercier le candidat qui se soucie de ces personnes qui souffrent d’incontinences mais qui ne savent pas où se les procurer. Aider autrui est en effet un des commandements de Dieu. Le peu que nous avons retenu de nos écoles du dimanche est qu’un certain Jésus a instruit son peuple à suivre les commandements de la sainte bible mais aussi des lois des pays dans lesquels ils se trouvent. On lui demandera un jour pourquoi ceux qui devraient être les sentinelles qui suivent scrupuleusement ses dires sont les premiers à ne pas suivre ce qui est été dicté par la loi électorale. Laïcité de la République oblige, on peut aussi se demander pourquoi ceux qui sont en toge et qui doivent veiller au respect strict des lois de la République restent sourds, muets et aveugles ? Dieu, protège-nous des moches et méchants. La question des publicités des couches culottes à Anosy n’est en effet que l’avant-goût de « Ce qui n’est pas interdit est autorisé ».
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