XVe anniversaire à Toamasina - Le Tim se heurte à l'interdiction du préfet


Le bras de fer entre le parti Tim et les autorités administratives se délocalise à Toamasina. L'intention du TIM de célébrer son XVe anniversaire à la place du Magro de cette ville est interdite. Interdiction décentralisée. Le bras de fer entre le parti Tiako i Mada­gasikara (Tim) et les autorités administratives s’étend à Toamasina. Après le double revers que lui a infligé la préfecture d'Anta­nanarivo le mois dernier, l'écurie de Marc Ravaloma­nana, ancien chef d'État, se voit interdire la célébration de son XVe anniversaire par la préfecture de Toamasina. Dans la note faisant part de sa décision d'interdiction et datée du 9 août, Cyrille Benandrasana, préfet de Toamasina, explique sa décision d'interdiction par la raison consacrée qu'est la sauve­garde de l'ordre et de la sécurité publique, étant donné les risques qu'aurait constaté l'Organe mixte de conception (OMC). Un motif déjà mis en avant par son homologue à Antananarivo, face aux intentions du Tim en juillet. Le préfet de Toamasina, dans sa note, renchérit par ailleurs en soutenant qu'il est impérativement interdit toutes sortes de réunion, attroupement et manifestation dans la ville de Toamasina pendant la journée du 12 août, jusqu'à nouvel ordre, notamment pour les évènements à caractère politique. En réponse, le parti de l'ancien président de la République dénonce un abus de pouvoir, étant donné que l'évènement se tiendra dans un lieu privé qu'est la place du Magro. Selon un membre du parti Tim, outre la célébration de son XVe anniversaire, la formation politique prévoirait également de tenir un congrès de ses membres dans la région Antsinanana, ce jour. Face aux journalistes, à Toamasina, le préfet Benandrasana a, pourtant, soutenu que la demande d'autorisation à lui adressée ne concerne que les festivités d'anniversaire. Décision suspendue L'administrateur civil a également affirmé qu'il compte déployer tous les dispositifs pour annihiler les intentions du Tim, ajoutant au passage que l'entrave à une décision d'interdiction entraîne des poursuites. Contacté, le général Serge Gellé, commandant de la Circonscription inter-régionale de Toamasina (CIRGN), a juste répliqué : « Je ne suis qu'un exécutant des consignes du préfet qui est le représentant de l'État ». Les déclarations à la presse du préfet de Toama­sina ont, toutefois, été faites avant la réception par le Tiako i Madagasikara d'une attestation de dépôt de requête auprès du tribunal administratif de Toamasina. La formation politique a, en effet, contesté la décision de Cyrille Benandrasana devant l'instance administrative en formulant deux requêtes, l'une en annulation de ladite décision, et l'autre en sursis à exécution du même acte. L'attestation en date d'hier, signée par le greffier du tribunal administratif de Toamasina, souligne que selon l'article 69 de la loi relative au tribunal administratif, et au tribunal financier, les effets de la décision, objet de la demande de sursis sont suspendus à compter de la date du dépôt de la requête, jusqu'à la notification du jugement. Ce qui impliquerait que les effets de la note d'interdiction du préfet de Toamasina sont suspendus. Ceci étant, le membre du Tim contacté affirme que l'évènement programmé ce jour à la place du Magro de Toamasina est maintenu. Sollicité par téléphone, afin de savoir si de nouvelles dispositions auraient pu être prises suite à l'effet suspensif, conséquence à la requête du Tim auprès du Tribunal administratif, le préfet de la ville du Grand port n'a pas pu être joint hier soir. Dans un communiqué, le 31 juillet, l'Obser­vatoire de la vie publique (Sefafi) a fustigé les interdictions des manifestations à caractère politique de ces derniers temps. Parlant de restrictions aux libertés de réunion et de manifestation, le Sefafi rappelle que l'ordre public est défini comme étant la somme des règles qui assurent le fonctionnement de la société ou l'ensemble des principes fondamen­taux sur lesquels repose la société. En ce sens, le respect des droits de l'Homme fait partie de l'ordre public. Il s'ensuit que le non-respect des droits de l'Homme [comme la liberté de réunion ou de manifestation] est inconciliable avec l'ordre public. Garry Fabrice Ranaivoson
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