Betafo - Une suspicion de vol d’enfants vire à une émeute


Le fokonolona se déchaîne contre des chercheurs de pierres précieuses, présumés voleurs d’enfants, dans la commune de Manohisoa, à 30 km au nord de Betafo, hier après-midi. Suspicion de vol d’enfants. Un bataillon d’éléments mixtes a été diligenté à Antsahondra, dans la commune de Manohisoa, district de Betafo, hier, pour tenter d’apaiser un soulèvement manu militari des villageois. Un groupe d’opérateurs miniers, implanté à titre d’association humanitaire, accusé d’être voleur d’enfants, a été la cible du fokonolona et les zaza mainty (comité de vigilance locale). Ces derniers se sont rués vers leurs locaux, aussi lieux de prière, mais sécurisés par des soldats armés, hier. Par peur de vandalisme, ces vigiles ont tiré des coups de feu en l’air pour faire reculer les rebelles, a raconté le commandant de groupement de la gendarmerie de Vakinankaratra. Un blessé par balle a pourtant été signalé par la population. Cette sédition fait suite à la capture des chauffeurs de deux 4x4, appartenant à cette association, mardi à Ambohimasina. Les gens ont immobilisé ces véhicules pendant leur passage sur les lieux et les ont saccagés. Puis, ils ont livré ces conducteurs à la brigade de la gendarmerie de Betafo, qui les aurait ensuite relâchés. Rouges de colère, les dissidents ont alors brûlé les tout-terrains. Ils ont ainsi démoli la voiture de la gendarmerie qui a été envoyée sur place pour rétablir la situation. Du coup, il fallait l’intervention des renforts mixtes depuis Antsirabe, Mandoto et Ankazomiriotra. Mandat de perquisition Face à ce déchaînement, le Procureur du tribunal de première instance d’Antsirabe a ordonné un mandat de perquisition afin de fouiller, avec des représentants du fokonolona, les sièges en question. « Les forces de l’ordre n’ont rien trouvé comme preuve. Le calme est revenu dans la soirée même», a indiqué le chef du commissariat de police de Betafo. Pour raison de sécurité, les deux chauffeurs sont maintenant placés dans un endroit sûr, mais indéterminé. Selon les premiers éléments de l’enquête, cette association, aussi humanitaire que chrétienne à Antsahondra, opère dans le secteur minier. Ce qui semble alors douteux pour les voisins, ce sont ses véritables actions dans cette zone. En revenant aux faits, plus de dix enfants avaient déjà disparu à Inanantonana, une commune attenante de Manohisoa, depuis l’arrivée de ces gens, selon des témoignages concordants. « Il y a quelques jours, après s’être échappé du trou où ses kidnappeurs l’avaient séquestré, un garçon a témoigné de son enlèvement à Ambohi-masina. Ce qui a attisé la colère des villageois », a raconté une enseignante d’un collège local.
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