Nosy Be - Une nouvelle méthode de présentation de projets universitaires


Des étudiants du troisième cycle et des doctorants ont eu l’occasion de participer à un atelier innovateur. Car il a proposé une méthode de travail de recherche plus active. [caption id="attachment_64206" align="alignleft" width="300"] Des étudiants, issus de différents pays, ont participé à l’atelier JEDI.[/caption] Un atelier, intitulé « JEDI Workshop » (Join Exchange Development Initiative), s’est déroulé au Ravintsara Wellness Hotel de Nosy Be, pendant cinq jours à compter du 29 mai dernier. Il avait pour objectif de renforcer la capacité des vingt étudiants sélectionnés issus d’Universités africaines dont huit Malgaches. Cet atelier s’est tenu parallèlement à la rencontre internationale sur l’astronomie axée plus particulièrement sur le traitement des données volumineuses, connues par l’appellation universelle de « Big data ». L’initiative émane de l’Inter-University institute data intensive astronomy (IDIA), l'Institut interuniversitaire d'astronomie intensive de données volumineuses, basé en Afrique du sud. Ce colloque a réuni des experts étrangers venant du Royaume-Uni et de huit pays partenaires de l’Afrique du Sud. « Nous avons mis notre choix sur cet établissement hôtelier qui met en valeur la beauté et la culture de Madagascar, car ces étudiants ont besoin d’un endroit calme leur permettant d’être en permanence avec leurs tuteurs composés de professeurs et d’experts internationaux », a indiqué Russ Taylor, de l’Université de Cape Town, organisateur de la rencontre. Cet atelier a visé à attirer des étudiants de troisième cycle ou ceux qui sont en train de préparer le doctorat (doctorants). Après le travail, les participants au JEDI ont eu l’occasion d’assister à une série de conférences aux thèmes divers. Projets prédéfinis En fait, les ateliers de JEDI cherchent à surmonter les points de vue traditionnels des présentations de style conférence, en réunissant des étudiants ou des délégués pour participer conjointement à des projets de recherche actifs. Alors que les conférences traditionnelles offrent une myriade de présentations, le JEDI cherche à limiter le nombre de présentations formelles en de plus petites discussions de travail. Étudiants, chercheurs et professionnels travaillent ensemble sur des projets prédéfinis, dans le but de résoudre ou de commencer à résoudre les problèmes ou les questions posées. Les projets sont exécutés par des équipes qui se forment spontanément en fonction des intérêts particuliers des participants. Pour le cas de Nosy Be, les projets ont été présentés devant tous les participants pendant la dernière journée du colloque et ont été élus par un jury composé d’experts. Le meilleur projet a été primé. À l’issue de ce « JEDI workshop », les étudiants ont analysé des données satellitaires pendant une forte pluie à Porto Rico. À l’aide d’une méthode spatiale centrée en Afrique du Sud, ils ont observé, tous les jours, les parties inondées, le changement du temps… Pour Madagascar, un groupe a pris des images sur la région Alaotra-Mangoro pendant cinq années successives (à partir de 2015). Ces images ont reflété le changement des champs de culture, l’extension de l’exploitation des terres. Après analyse et suivant les images obtenues, les eaux se tarissent mais la riziculture a connu un accroissement considérable, sans parler de la situation lamentable de la forêt. [caption id="attachment_64207" align="aligncenter" width="300"] Les projets sont exécutés par équipe.[/caption] Cinq projets proposés L’ère du « Big Data » promet de révolutionner la recherche scientifique. Cet atelier JEDI a permis de former les étudiants à certaines des techniques nécessaires pour résoudre les problèmes de la science des données volumineuses. Les projets couvrant les applications de l'agriculture, de l'astronomie et de la santé ont aussi permis aux étudiants d'être exposés à des applications dans différents domaines et de développer une approche axée sur les données vers la recherche scientifique. Lors de l’atelier, cinq projets ont été proposés aux étudiants, à savoir détection et classification des sources radio-astronomiques , exploration de données basée sur l'image pour améliorer la radiothérapie dans le traitement du cancer, apprentissage automatique pour l'extraction des périodes de rotation stellaire à partir des données de Kepler, imagerie optique et radar pour une agriculture durable, et construction d’un flux de travail pour déployer un pipeline de calibrage et d'imagerie radio-astronomique vers le ciel. [caption id="attachment_64205" align="alignleft" width="300"] Discussion féconde avec le tuteur d’un groupe.[/caption] [caption id="attachment_64204" align="aligncenter" width="300"] Séance pratique avec utilisation de technologie de pointe.[/caption] [caption id="attachment_64203" align="alignleft" width="216"] Marie Anna Baovola (à g.) et Elinambinina Rajaonarifara sont parmi les huit Malgaches sélectionnés pour participer à l’atelier JEDI.[/caption] Des témoignages éloquents « La méthode spatiale est utile pour l’agriculture. Nous avons besoin d’observations par l’utilisation des données satellitaires afin de connaître davantage l’évolution de l’exploitation de terre », a affirmé Marie Anna Baovola, participante JEDI 2018. Elle était dans un groupe d’étudiants qui ont traité le projet sur l’agriculture. Quant à Elinambinina Rajaonarifara, doctorante en modélisation bio statistique à l’Université de Fianarantsoa, elle a expliqué qu’au début, le vif du sujet était basé sur l’astronomie. Mais pour avoir la collaboration de tous les participants, le sujet s’est développé sur d’autres disciplines dont l’agriculture, la santé, l’astrophysique, entre autres. « On nous a donné une formation importante pour renforcer les techniques de traitement des données. Ces techniques nous ont aidé à apporter directement des applications sur nos recherches », a-t-elle souligné. Elle a ajouté que ceux qui ont participé à cet atelier ont déjà acquis des capacités à utiliser les techniques pour traiter « Big data » et peuvent les partager à leurs collègues. Néanmoins, selon Russ Taylor de l’Universitéde Cape Town, le manque de cohésion au niveau des chercheurs malgaches apparaît comme une barrière empêchant le développement de « Big data » à Madagascar.
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