Comores - Prison avec sursis pour un opposant


Le secrétaire général du parti d’opposition Juwa a écopé d’une peine de six mois de prison avec sursis. Il est coupable de participation à une manifestation contre le Président. Un haut responsable de l'un des principaux partis de l'opposition comorienne a été condamné lundi à six mois de prison avec sursis pour sa participation à une manifestation contre le président du pays, Azali Assoumani, qu'il accuse de dérive autoritaire. Secrétaire général du parti Juwa, Ahmed El Barwane avait été interpellé le 1er juin à la sortie de la grande mosquée de Moroni, la capitale de l'archipel, lors de violents affrontements entre la police et des manifestants anti-régime. M. El Barwane a été condamné à six mois de prison avec sursis, a annoncé lundi le juge Aliami Youssouf, sans préciser les accusations dont il a été reconnu coupable. Il doit être libéré dans la journée. L'opposition comorienne a multiplié les manifestations ces dernières semaines pour exiger le «rétablissement des institutions démocratiques» du pays, après une série de mesures très controversées du chef de l'État. Azali Assoumani a suspendu la Cour constitutionnelle, assigné à résidence son prédécesseur Ahmed Abdallah Sambi, président du parti Juwa, et organisé le 29 juillet un référendum qui lui permettrait de briguer dès l'an prochain un deuxième mandat consécutif à la tête de l'archipel. Candidat Les Comores, petit archipel pauvre de l'océan Indien, ont été agitées pendant de nombreuses années par des crises séparatistes et des coups d'État. L'adoption en 2001 d'une nouvelle Constitution a contribué à y mettre fin. Ce texte a notamment mis en place un système de présidence tournante, tous les cinq ans, entre les trois îles qui composent l'Union des Comores (Anjouan, Grande-Comore, Mohéli). C'est ce système que le président Azali veut réformer à la faveur du référendum constitutionnel du mois prochain. Originaire de la Grande-Comore, le colonel Azali a été élu en 2016 pour un mandat de cinq ans. Il avait déjà occupé la fonction suprême de 1999 à 2006, à la suite d'un putsch, avant de céder démocratiquement le pouvoir. Il a fait savoir qu'il serait candidat à un second mandat consécutif en cas de victoire du «oui» au référendum. Un émissaire de l'Union africaine (UA) est attendu prochainement à Moroni pour des «consultations avec le gouvernement et les autres acteurs concernés», selon l'organisation panafricaine. © AFP
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