Gouvernance - Des décisions nécessitent un plan B


Les différents ministères seront évalués dans quatre mois. Des mesures radicales sont prises sans mesures d’accompagnement et provoquent des effets inattendus. Obligation de résultats. C’est le mot d’ordre donné par Andry Rajoelina, président de la République en mettant en place le gouvernement Christian Ntsay. Avec une période probatoire d’un an, une évaluation à mi-parcours est prévue dans quatre mois. Sept semaines se sont écoulées. Un délai relativement court pour apprécier l’efficacité du régime. Toutefois, à chaque conseil des ministres, de grandes orientations sont annoncées. Il s’agit, entre autres, de la tolérance zéro sur la corruption, la couverture forestière de Madagascar, l’amélioration de l’accès à l’énergie pour tous, la récupération des domaines privés de l’État, le rétablissement de la sécurité. Des directives qui dictent les actions des départements ministériels concernés. Après la présentation de la Politique générale de l’État, chaque membre du gouvernement s’active dans sa mise en œuvre. « Vous savez pertinemment les missions que je vous ai confiées », annonce le président de la République dans son discours, lors de la présentation des membres du gouvernement. Ainsi, en femmes et en hommes de terrain, les ministres multiplient les initiatives pour impulser le changement. Mesures drastiques Les descentes nocturnes dans les quartiers chauds de la capitale, les visites inopinées dans les services, la présence au chevet des sinistrés et la prise en main d’une demoiselle athlète en détresse sont les faits les plus marquants. Par ailleurs, de grandes décisions sont prises au niveau des ministères. En attente d’alternatives, ces mesures parfois radicales provoquent des effets inattendus. Dans un communiqué, le président de la République ordonne des sanctions exemplaires pour tous fonctionnaires impliqués dans des affaires de corruption. L’enquête Afro Baromètre classe la Police, la Gendarmerie et la Justice dans le top trois des secteurs les plus corrompus. Ainsi, en conseil des ministres, les services de la police de la route sont suspendus jusqu’à nouvel ordre au grand bonheur des taxis-be et des trafiquants en tous genres sur les routes nationales. Outre les suspensions, l’abrogation collective des décrets de nomination de hauts responsables est observée dans plusieurs ministères. En conseil des ministres, il a été communiqué le rappel de plusieurs ambassadeurs, le limogeage de tous les chefs de région, l’abrogation des décrets de nomination des secrétaires généraux, directeurs centraux et régionaux. Pour certains départements, les conséquences de ces décisions sont plus ou moins atténuées. Toutefois, la vacance du poste du directeur général des Douanes ou celui de l’Aviation civile de Madagascar soulève des inquiétudes. Des intérims sont désignés pour assurer la continuité de l’administration publique en attendant les résultats des castings. Cependant, ils ne disposent pas de pouvoir de signature. Ainsi, certains documents nécessitant la signature du premier responsable doivent attendre la passation de pouvoir. Un défi titanesque pour les responsables entrants, d’autant que la période probatoire donnée par le président de la République expire dans quarante-sept semaines.  
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