Migration - Un Saoudien incarcéré pour traite humaine


Un Saoudien a été écroué à Antanimora et son présumé complice malgache libéré, samedi. Ils ont été déférés pour traite d’être humains vers l’Arabie Saoudite. Trafic de migrantes. Le parquet vient de jeter un Saou­dien quadragénaire en prison, à Antanimora, samedi, pour traite humaine. Un malgache, son présumé complice dans ce réseau d’envoi de jeunes femmes vers l’Arabie-Saoudite, a, pour sa part, bénéficié d’une liberté provisoire. Cet étranger a été trahi par quatorze certificats médicaux avec les photos des migrantes, lors d’une perquisition de sa chambre. Cinq passeports malgaches ont également été retrouvés chez lui. Les propriétaires s’apprêtaient déjà à s’envoler, mais ce coup de filet les a interceptées. Le quadragénaire a recruté et expédié des employées de maison depuis l’année 2016, sans être démasqué. Son mode opératoire consiste à prospecter des femmes de plus de 23 ans sur Facebook et à travailler secrètement avec une agence de placement et de recrutement. « En fait, il recevait à l’avance les dossiers des intéressées et débarquait ensuite à Madagascar pour les rencontrer et sélectionner », a signalé un enquêteur. La semaine passée, soit le jeudi 7 février, la police du service des enquêtes spécialisées d’Anosy a été mise au parfum de sa présence en plein centre ville, à Analakely. Au cours d’une filature, une jeune femme a d’abord été ciblée en train de préparer un certificat médical. Suivie, elle s’est dirigée vers un hôtel indien à proximité, pour chercher de l’argent chez le Saoudien. Cette somme de 100 000 ariary sert à payer le coût du certificat, d’après les précisions obtenues. À ce moment-là, les policiers sont intervenus et ont arrêté le principal suspect. Puis, sa chambre a été fouillée de fond en comble. Son collaborateur malgache a également été piégé. Tous les deux ont été mis en examen et traduits au parquet près du tribunal de première instance d’Antananarivo, au terme de leurs quarante-huit heures de garde-a-vue. Esclavage Après le bois de rose, le métal jaune, les tortues et d’autres richesses du pays, nos femmes sont de plus en plus victimes des trafiquants. L’Arabie Saoudite, le Koweït et le Liban sont parmi leurs destinations. Entre 2009 à 2014, trente-six migrantes travaillant aux pays du Golfe et dans des conditions confinant à l’esclavage des temps modernes, ont trouvé la mort. Et c’était dans des circonstances suspectes. D’après les premiers éléments de l’investigation, vingt à trente femmes au foyer rentrent vivantes, et certaines les mains vides depuis ces pays interdits. Des témoignages des survivantes racontant leur calvaire, les rapports du Syndicat des travailleurs et des investigations réalisées par des journalistes semblaient alerter l’Etat. Certaines victimes continuent malheureusement de partir au Moyen Orient, malgré la suspension de cette migration par le gouvernement en 2013 et le danger qui les attend.
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