Rumeur sur la peste - Fort taux d'absentéisme à Antananarivo


La rumeur sur la peste a encore fait trembler de nombreux parents et élèves, hier. Elle a engendré un fort taux d'absentéisme dans plusieurs écoles. Incontrôlable. Des élèves à Antananarivo-ville ont refusé de rejoindre leurs salles de classe, hier, après la panique générale engendrée par la rumeur de vaccination de peste au sein de plusieurs établissements scolaires, jeudi. Certains sont rentrés avec leurs parents, après être restés quelques temps dans la cour de leur école. C'était le cas à l'École primaire publique (EPP) à Ankadi­vato, où une quinzaine d'élèves ont pris le chemin du retour, main dans la main avec leurs parents. D'autres ont refusé carrément d'aller à l’école, selon leurs parents. « Il craint peut-être que la bousculade d'hier (ndlr : jeudi) ne se reproduise », avance Alphonsine Ravaonomenja­nahary, mère d'un élève du collège d'Enseignement général (CEG) à Anosibe. Des élèves, présents, avaient la tête ailleurs, assis sur leur table-banc. La peur se lisait sur leur visage. « Ils ont besoin d'un peu plus de temps pour oublier l'évènement d'hier. Ce n'est pas la rumeur qui les fait peur, mais la scène de bousculade qu'ils ont vue », explique le directeur du CEG à Anosibe, Hasiniaina Randrianarivo. Confiance mutuelle Certains parents ont, en outre, décidé de ne pas envoyer leurs enfants en classe, surtout ceux en bas âge. Les tables-bancs de plusieurs écoles, privées et publiques, sont ainsi restés vides, hier. Au CEG à Anosibe, 70 % des élèves ont séché les cours, hier matin. A une dizaine de mètres près, à l'EPP d'Anosibe, à peine dix élèves par salle étaient présents alors que l’école en compte une quarantaine. À l'EPP d’Ambohipo, où le portail a été défoncé par les parents la veille, le taux d'absentéisme a atteint 80 %. À l'EPP d’Ankadivato, un faible taux de présence, 35 %, a été enregistré, malgré le calme qui y a régné, jeudi. Les écoles privées ont aussi connu ce fort taux d'absentéisme. Certaines ont même décidé de fermer, hier. C'est le cas, par exemple, d'une école à Anosibe et d'une autre à Tsiadana. Dans d'autres écoles en dehors de la ville, l'absentéisme a aussi gagné du terrain, depuis que cette rumeur a jailli, au début de la semaine. Apparemment, la rumeur continue à secouer certains parents. « Pouvez-vous nous dire ce qui est vrai dans cette histoire de vaccination ? Nous craignons pour la vie de nos enfants », a lancé un père de famille, pendant la réunion des parents d'élèves du CEG d’Anosibe. Il a été fortement applaudi par l'assistance qui avait sûrement la même inquiétude que lui. « D'abord, il n'y a pas de vaccin contre la peste. Ensuite, comme nous avons toujours fait auparavant, nous devons avoir votre accord écrit, avant de pouvoir faire quelque chose à votre enfant », répond le directeur de cet établissement à ses auditeurs, pour les rassurer. Le Dr Todisoa Andria­mampandry, directeur général de l'Éducation fondamentale et de l'alphabétisation du ministère de l'Édu­- cation nationale, demande une confiance mutuelle entre parents d'élèves et personnel de l'éducation, dont les enseignants, les directeurs d'école. Miangaly Ralitera
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