Présidentielle - Appel à des fonds de campagne clairs


Cruciale, la transparence des fonds de campagne des candidats à la présidentielle serait absente des débats. Un membre de la société civile tire la sonnette d’alarme. Primordiale. Dans une opinion partagée à quel­ques journalistes, Faraniaina Rama­rosaona, coordinatrice des actions de lutte contre la corruption au sein du mouvement de la société civile ROHY, interpelle sur les enjeux de la transparence des fonds de propagande des candidats à l’élection présidentielle. « Il est essentiel, voire primordial que la transparence des sources et des montants des financements soit abordée de manière plus lucide, vraiment de manière frontale. Car occulter ou éviter ce débat et laisser faire engendre ensuite une gouvernance catastrophique de notre pays », indique la militante de la société civile. Elle rappelle que la règlementation du financement des fonds de campagne des candidats fait partie des innovations des lois électorales. La clarté des sources de financements, la transparence et la traçabilité des comptes de campagne, ou encore, la mise en place d’une commission de contrôle de la vie politique sont prévues par la loi organique sur le régime général des élections et des référendums. Seulement, l’absence de règlementation concernant la précampagne ouvre une brèche aux abus. Contrepartie « Que peut-on attendre d’une personne qui veut être président de la République, et qui bafoue les règles saines du jeu, que cela soit dans la loi ou non ? Gèrera-t-il le pays de façon saine s’il arrive au pouvoir ? », s’interroge Faraniana Ramarosaona. Elle relève, par ailleurs, le fait que l’absence de plafonnement des budgets de propagande entame l’égalité des chances des candidats. Cash dans ses propos, la membre de ROHY affirme que « nous assisterons encore à une débauche de moyens de la part de certains candidats, qui ne sont pas gênés de déployer des moyens pharaoniques, malgré l’extrême pauvreté dans le pays ». Des dépenses mirobolantes que certains ont déjà montrées lors de cette précampagne, souligne-t-elle. Une situation qui pourrait faire encourir un risque sur la sincérité du vote, puisque le risque « d’achat de vote » ne serait pas à écarter. « L'existence d'une grande corruption, où des arrangements opaques se font entre les candidats et les bailleurs pour le mandat à venir, avec les contreparties futures connues que sont les avantages fiscaux et douaniers, marchés publics, exploitation des ressources naturelles, minières », avance Faraniaina Ramarosaona. Elle requiert, notamment, une attention particulière sur le financement étranger des campagnes. « Quel que soit le financement convoité ou obtenu, la question de la contrepartie peut être soulevée légitimement, sans naïveté ni diabolisation », soutient-elle.  
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