Projet de marche sur Iavoloha - À la recherche de nouveaux martyrs ?


Des bruits annonçant une marche de l’opposition sur le palais d’Iavoloha, samedi, circule. Des rumeurs démenties par « les députés pour le changement ». Suicidaire. Des publications circulent sur les réseaux sociaux, depuis le début de semaine, annonçant qu’« une marche sur le palais d’État d’Iavoloha », est prévue pour ce samedi. Des publications qui tendent à amener à penser que cette soi-disant marche sur le palais présidentiel serait un durcissement du mouvement mené par « les députés pour le changement », réclamant la démission du Président de la République. Contacté, le député Guy Rivo Randrianarisoa affirme, pourtant, qu’« il n’y a aucune consigne, dans ce sens, donnée par les députés pour le changement. Nous n’avons rien prévu de la sorte. Rien n’a été dit sur le sujet lors des discours à Analakely et même dans nos réunions, cela n’a jamais été soulevé. La seule grande marche que nous comptons faire c’est celle qui aura lieu demain [ce jour], et qui partira des six arrondissements de la capitale pour joindre la place du 13 mai ». L’élu du troisième arrondissement d’Antananarivo, ajoute que « pour samedi, nous prévoyons de poursuivre la décentralisation des manifestations dans les provinces et les régions ». Il évoque l’éventualité que ces publications ne visent qu’à polluer le mouvement mené par l’opposition au sein de l’Assem­blée nationale, sur le parvis de l’hôtel de ville. Zone rouge Les annonces de cette harangue de marcher sur le palais d’Etat d’Iavoloha sont faites par des comptes qui, de prime abord, sont « fake ». Seulement, l’information, bien qu’elle soit, vraisemblablement fausse, semble prise au sérieux en haut lieu. Lors d’une conférence de presse, hier, à Ankadilalana, le général Andriatsarafara Andriamitovo Rakoton­drazaka, commandant de Circonscription interrégionale de la gendarmerie nationale d’Analamanga (CIRGN), a prévenu sur les risques encourus par ceux qui auraient cette intention. « Les zones sensibles, présentant des risques de pillages, protégées par les forces de l’ordre ne doivent pas faire l’objet d’une entrée en force », rappelle le général Rakotondrazaka. Dans une note de rappel le 24, le ministère de la Défense nationale explique que les endroits classés zones rouges sont soumis à des régimes de sécurité spécifiques. « Que la légitime défense ne constitue pas un crime », souligne ce document. La méfiance des responsables face à cette incitation « fake », pour une marche sur Iavoloha, pourrait s’expliquer par les faits de ces derniers jours, où des lycéens dont la motivation est floue, sèment le désordre dans les rues de la capitale, profitant du désordre politique. Des actes condamnés par tous les protagonistes du bras de fer politique, mais que personne ne semble maîtriser ou vouloir y mettre un terme. Concernant l’appel aux manifestants d’aller au palais d’Etat d’Iavoloha, des individus auraient été contactés pour rassembler des personnes qui participeront à la marche. Des personnes malveillantes semblent vouloir créer un carnage pour que la situation dans le pays soit encore plus compliquée. Comme le rappelle le ministère de la Défense nationale, pourtant, pareille entreprise n’est pas sans risque. Afin de défendre une zone rouge, les militaires pourraient être amenés à user d’une force délétère. La marche pourrait relever d’un suicide collectif. Garry Fabrice Ranaivoson
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