Patrick Imam - « De nombreux défis restent à relever »


Bilan satisfaisant pour le représentant du FMI. Quatre ans de mission, qui lui ont valu le titre de Commandeur de l’ordre national. Optimiste. C’est sur une note positive que le repré­sentant, résident du Fonds monétaire international, a présenté le résumé de sa mission à Madagascar. Mission qui s’est clôturée, hier à Anosy dans les locaux du ministère des Affaires étrangères, par sa décoration au titre de Commandeur de l’ordre national par le gouvernement malgache. À l’heure du bilan, le nouveau Commandeur a souligné la stabilité macroéconomique du pays avec un taux d’inflation décroissant en-dessous de 8%. Une stabilité qui, selon lui, se base sur certains points dont la croissance économique en pente ascendante sur une hausse estimée à 5% pour cette année, une mobilisation accrue des recettes fiscales ou encore une utilisation efficiente des dépenses publiques. « Les efforts consentis, durant ces quatre années de collaboration sous notre égide, ont déjà porté leurs fruits. Toutefois, ce ne sont encore que les bases du développement du pays et qui attendent d’être consolidées. Nous espérons que la coopération entre le pays et l’institution va se poursuivre et que nous pourrons toujours accompagner Madagascar dans cette démarche de développement », confie le représentant. Cependant, malgré la pluralité de ces notes positives, des difficultés ont tout de même été rencontrées durant le mandat du représentant. À l’instar des transferts de crédit pour le redres­sement de la Jirama et d’Air Madagascar qui ont pesé lourd sur le budget de l’économie du pays, durant la première revue du programme de réformes, financé par le Fonds élargi de crédit (FEC) Inclusif « Les choses vont dans la bonne direction, mais beaucoup restent à faire », explique-t-il. Par ces propos, Patrick Imam expose l’importance du principe d’exclusivité de la croissance économique. « Il s’agit de faire en sorte que le petit peuple jouisse de cette croissance ressentie au niveau macro. D’ailleurs, des actions en ce sens sont déjà remarquées à l’image de l’amélioration des dépenses à travers l’augmentation du budget dans les secteurs de l’éducation et de la santé », précise-t-il. En plus de cette précision, l’augmentation des recettes de l’État à travers les réformes de la douane et au niveau des impôts ou encore l’amélioration de la gouvernance via le renforcement de la législation sur le blanchiment d’argent et le recouvrement des avoirs, ont aussi été appréciés par le représentant du FMI. « Des aspects qui devraient renforcer le dossier de Madagascar par rapport à la prochaine revue du FEC, qui passera au conseil d’administration du FMI demain », conclut-il. Ainsi, avec une projection positive, le déblocage d’un fonds entre une fourchette de quarante cinq à cinquante millions de dollars devrait s’effectuer lors du prochain décaissement. Pour rappel, Madagascar devrait bénéficier, en totalité de plus de trois cents millions de dollars dans le cadre du fonds élargi.
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