Diana - Les paysans fêtent les réalisations du projet MAPS


Fin de cauchemar pour les paysans de la Basse Mahavavy, plus particulièrement pour ceux de la commune d’Ampondralava, car des canaux et des parcelles  abandonnés depuis trente ans reçoivent maintenant de l’eau. Toutes les infrastructures assurant la pérennité des ouvrages hydro-agricoles sont en place. Cela, grâce à l’intervention du projet MAPS, « Mesures d’accompagnement du protocole sucre », financé par l’Union européenne. Ce programme se trouve à sa quatrième année et toutes les réalisations sont presque achevées, même si on n’est pas encore dans la phase de fin de chantier. En cette dernière année, et pour montrer leur joie, les bénéficiaires du MAPS ont organisé un évènement sous le thème « MAPS Salanitra », traduit littéralement par « MAPS communication », suite à l’amélioration des pratiques agricoles apportées par le projet dans la plaine. L’occasion leur a aussi permis de sensibiliser tous les acteurs aux enjeux et aux défis des changements. C’était le vendredi 27 mai dernier, dans la commune rurale d’Ampondralava, où ils ont fêté les réalisations du projet dans l’allégresse. « MAPS Salanitra » a mis à l’honneur les paysans, composés des riziculteurs et des planteurs de canne à sucre, en présence des autorités régionales. Mention particulière pour la délégation du ministère auprès de la Présidence chargé de l’agriculture et de l’élevage, conduite par son secrétaire général, Pierrot Serge Randriatiana. Pérennité Les réjouissances ont débuté par un cortège de tracteurs, de charrettes avec des matériels et équipements de travail, ainsi que des motos et des bicyclettes. Un carnaval très pittoresque illustrant des scènes de la vie paysanne. Puis, une série de discours a permis aux différents  intervenants de mettre un accent particulier sur l’importance du projet MAPS. Pour le numéro  deux du ministère de tutelle, les réalisations correspondent  à la politique du département, laquelle priorise la lutte contre la malnutrition et contre la pauvreté. « On ne peut pas lutter contre la pauvreté sans revenus convenables, et l’existence de ce projet  vous permettra de produire pour manger du riz et de vendre les cannes à  sucre pour avoir de l’argent », a affirmé Pierrot Serge Randriatiana. Il a aussi saisi cette occasion pour procéder au lancement officiel de la Fiche individuelle de bovidé (FIB) dans la  région Diana. Lors de leurs interventions respectives, le représentant de l’Union européenne, Herimahefa Andriamanantsoavina, le directeur du développement rural, Be Tatienne, et le directeur régional de l’Agriculture et de l’élevage, le Dr Lucien Rikarika, ont tous exhorté les paysans bénéficiaires à bien entretenir les infrastructures pour qu’elles durent. Par la suite, ces personnalités politico-administratives, accompagnées des techniciens du  MAPS, ont visité les différents chantiers du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre Basse Mahavavy .Cette importante infrastructure est bénéfique pour la zone dont l’économie est principalement basée sur l’agriculture et l’élevage. Afin de tirer pleinement et durablement profit des avantages apportés par le nouveau barrage, le projet ambitionne, à terme, l’augmentation de la superficie irriguée d’une façon pérenne, les 400 ha actuelles, à 18 000 ha, soit presque la totalité de la superficie irriguée actuellement par les eaux saisonnières. Une irrigation Trégulée Le projet MAPS consiste en la réhabilitation du périmètre de la Basse Mahavavy, l’appui technique et socio organisationnel des associations des usagers de l’eau, et le renforcement des capacités de la structure commune de gestion du réseau. Avec ses différents aménagements, il va considérablement et durablement transformer la vie d’une population de 73 000 habitants au niveau de cinq communes dans lesquelles intervient le projet. Celui-ci, conclu à la fin de cette année, comporte l'implantation d'une prise d'eau, appelée « vanne-wagon », sur la rive gauche du fleuve Mahavavy, à environ 1 200 m en amont du pont situé à l’entrée de la ville  d’Ambilobe. Cet ouvrage a été aménagé initialement  en 1951. Le projet MAPS a également porté sur la mise en place d’un dessableur, d’un piège à sable, ou de bassin de décantation, d’une longueur de 200 m, d’une largeur variant de 40 à 60 m et d’une profondeur moyenne de 4 m du niveau d’eau et de 2 m du fond de canal normal. La drague suceuse mise en place a une capacité de 65 m3. Outre le canal d’amenée qui alimente les deux canaux principaux, la réhabilitation de la prise d’Ampasimaty a résolu le grand conflit, entre l’usine sucrière de la Sucoma et les usagers de l’eau, concernant le captage de débit au niveau de cette prise. Si celle-ci n’était équipée que de poutrelles métalliques qui étaient faciles à dérégler au profit des manipulateurs, elle est maintenant équipée de « modules à masques » importées d’Espagne, facilitant le réglage du débit de l’eau à évacuer dans le canal d’Ampasimaty, grâce à l’ouverture ou la fermeture des fenêtres modulées. Le canal « Malahelo » (triste) devenu canal « Maharavo » (enchanté), présente un long tronçon de 2 368 m qui utilise une sorte de canal d’amenée au niveau secondaire, au début du canal principal. Ce répartiteur est aussi constitué de quatre modules à masques, d’une valeur de 411 millions d’ariary, qui jouent les rôles respectifs de déversoir, de porte de garde, de régulateur et de vanne de prise. De fait, la mise en place d’un module à masques permet de recaler le débit du canal secondaire à 18,91m, ce qui  rehausse la pente. Il peut transiter un débit de 300 litres par seconde sec et irriguer 155 ha avec 126 usagers bénéficiaires. Textes et photos : Raheriniaina
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