Maladie tropicale négligée- Près de trois mille cas de lèpre dépistés


La lèpre sévit en douce. Des milliers de cas sont enregistrés dans toute l'île. En hausse. Les nouveaux cas de lèpre détectés ne cessent d'augmenter. Ils sont passés de mille, en 2006, à près de trois mille, en 2016. « Nous en avons dépisté deux mille neuf cent, il y a deux ans. C'est notamment grâce au renforcement des dépistages. Nous allons jusqu'au niveau des fokontany, maintenant », explique le Dr Andria­nan­toandro Andria­mira, chef de programme de la lutte contre la lèpre au sein du ministère de la Santé publi­que, hier. En 2017, cette statistique a baissé. L'épi­démie de peste de septembre à novembre a perturbé les activités. « Nous sommes certains qu'il y a encore plusieurs malades non dépistés au niveau de la communauté », révèle une autre source. Le programme dénombre en outre une vingtaine à une trentaine de nouveaux cas par an dans la région d'Analamanga. Madagascar est classée parmi les onze pays du monde et les sept pays d'Afrique où cette maladie continue à sévir. Pour cause, la lèpre demeure une mala­die négligée et ses victimes font souvent face à la discrimination. Beaucoup ignorent la vraie cause de la maladie et les possibilités de guérison. Du coup, les malades préfèrent rester cachés, alors que la maladie est très contagieuse. Ce qui explique, entre autres, la raison pour laquelle la maladie fait encore plusieurs victimes. « Si la maladie est dépistée à temps, il y a un espoir de guérison et une assurance de la coupure de la chaine de transmission du bacille d'un malade à une personne saine », précise le Dr Andrianantoandro Andriamira. Baisse du financement Ce sont notamment la Fondation Raoul Follereau et une association japonaise qui appuient le ministère dans le dépistage et la prise en charge des malades. Un partenaire s’est désisté, en 2008, suite à une maigre participation de l'État. Par conséquent, le budget alloué aux activités est très mince. « Il est difficile de croire que le financement va augmenter, vu la crise au niveau mondial. Tout dépend des résultats de nos activités », enchaine le chef programme de la lutte contre la lèpre. Plusieurs activités devraient être menées, si on veut éliminer cette maladie. Il s'agit entre autres, de la vulgarisation des informations à la grande masse, mais aussi, la formation du personnel médical dans la prise en charge des malades. L'Organisation mondiale de la Santé sollicite, par ailleurs, l'élimination de l'exclusion des malades, d'ici 2020. Cette maladie qui cause de lourds handicaps, frappe toute l'île. Onze régions sont les plus touchées, dont Sava, Diana, Sofia, Melaky, Atsimo Andrefana, Menabe, Vatovavy Fitovinany, ou encore Anosy. Elle se manifeste par des taches cutanées rouges ou de couleur claire, accompagnées d'une perte de sensibilité, d'un engourdissement et d'une faiblesse au niveau des mains et des pieds, voire une perte des membres. Toutes les formations sanitaires peuvent détecter et prendre en charge gratuitement les malades. Miangaly Ralitera
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