Lutte contre l'insécurité - Le Premier ministre engage « la crédibilité » de l'État


Rétablir l'autorité de l'État et reconquérir la confiance de la population sont les objectifs de la réunion sécuritaire à Mahazoarivo. Le Premier ministre met en avant la crédibilité de l'État. Recon­quête. À entendre les explications de Solonan­drasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, durant son discours d'ouverture de la réunion technique de haut niveau sur la lutte contre l'insécurité, hier, le but est de reconquérir la confiance de la population. Ceci passe par « le rétablissement de l'autorité de l'État », par la reprise en main de la situation sécuritaire. Pour prouver la détermination des tenants du pouvoir, le chef du gouvernement met dans la balance la crédibilité de l'État. « Il est temps de mettre le holà à cette insécurité, car il y va de la crédibilité de l'État », affirme le locataire de Mahazoarivo, devant la presse en marge de la cérémonie d'ouverture de la réunion. Dans son allocution, il indique que ce rendez-vous est la réponse de l'administration aux cris d'alarme lancés par la population meurtrie par l'insécurité chronique. « Je n'accable pas ceux qui disent qu'il n'y a pas d'État, car nous n'avons pas encore atteint notre objectif. Je dis, toutefois, que l'État est là et qu’il prendra ses responsabilités », soutient-il. À l'endroit des responsables ministériels et sécuritaires, le chef de l'admi­nistration déclare que « nous devons fournir plus d'effort et assumer notre responsabilité afin de reconquérir la confiance de la population. Sans cela, c'est comme s'il n'y avait pas d'État et l'insécurité remet en cause l'autorité de l'État ». Stratégies Les participants à la réunion de Mahazoarivo, ont été reçus par Hery Rajaonarimampianina, président de la République, au palais d'État d'Iavoloha, en fin d'après-midi. Le président de la Répu­blique, lui aussi, met l'accent sur cette reconquête de la confiance de la population et le rétablissement de l'autorité de l'État. Une confiance mutuelle qui permettra une collaboration entre les entités chargées de la sécurité et la population pour plus d'efficacité dans la lutte. La réunion qui se tient depuis hier et aujourd'hui à Mahazoarivo réunit les responsables des ministères de la Défense nationale, de la Justice, de l'Intérieur, de la Sécurité publique et du secrétariat à la gendarmerie nationale. Le discours du Premier ministre sonne comme un mea culpa quant à l'insuffisance des résultats probants des actions étatiques dans la lutte contre l'insécurité. Surtout que la situation est devenue fortement délétère dans plusieurs zones du pays. Les mesures annoncées dans les discours des différents responsables, même celui du chef du gouvernement, n'ont eu que des effets mineurs jusqu'ici. Dans les zones rurales, les « dahalo », continuent les razzias. La population se fait justice elle-même, quitte à défier les autorités judiciaires et les forces de l'ordre. Ces derniers submergés par la situation ne savent plus où donner de la tête entre la violence populaire qui use, parfois, d'armes de confection artisanale pour se défendre et les malfaiteurs. Lorsqu'ils ne sont pas eux-mêmes les victimes des bandits. Dans les zones urbaines, les kidnappings, les braquages et les vols à la tire, parfois, meurtriers ne cessent pas. Dans son allocution et devant la presse, hier, le Premier ministre Mahafaly affirme qu'« il n'y a plus de place pour le verbiage. Il faut que la population sente la présence d’un État qui prend en main la situation ». Le chef du gouvernement affirme que l'insuffisance de moyens n'est pas un handicap dans la lutte contre l'insécurité. Qu'il est plus question de stratégie. Aussi, les deux jours de réunion devront accoucher d'un plan sécuritaire par district. « Car chaque localité a ses urgences et particularités », explique-t-il. Une approche locale qui devrait faciliter le suivi de la mise en application des stratégies décidées et de leur efficacité. Le leadership des auto­rités locales sera, également, suivi de près. Le Premier ministre affirme que les défaillants seront sanctionnés. Garry Fabrice Ranaivoson
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