Riz - Une importation massive s’avère inéluctable


Beaucoup ont réagi  par rapport à l’annonce en début de semaine qu’il faut importer pas moins de 20000 tonnes d’un coup. L’État parle d’un passage obligatoire. Stratégique. La décision d’importer du riz en grande quantité est incontournable. « Les besoins sont estimés à 136 000 tonnes d’ici la fin de l’année », précise le ministre du Commerce et de la consommation, Nourdine Chabani, « mais nous ne les avons pas ! » dit-il. Ses récentes descentes à Toamasina et dans quelques autres villes l’ont sûrement amené à déclarer qu’il « est urgent et indispensable d’en importer ». « Les arrivées par conteneurs de 500 ou 1000 tonnes ne suffiront plus à satisfaire le besoin national, surtout que les fêtes approchent. De plus, les opérateurs se donnent la latitude de fixer le prix de vente qu’ils veulent, vu que la denrée n’est pas disponible à tout temps dans le pays », ajoute le ministre. La production nationale actuelle est insuffisante et les catastrophes naturelles n’ont pas épargné la filière cette année, conduisant à augmenter le volume d’importation de riz. Une situation reconnue par le président du groupement des opérateurs professionnels de riz. Ce dernier précise que le nombre d’importateurs de la denrée nationale est également en hausse. Moins coûteux « Au moins cinq mille tonnes  arriveront dans un premier temps par cargo, c'est-à-dire dans à peu près trois à quatre semaines », précise Norbert Rakotonirina. Viendront alors par la suite les cargos pouvant transporter jusqu’à 20 000 tonnes, ou plus, qui débarqueront au bout de trente à quarante jours. La plupart des membres du groupement des opérateurs professionnels du riz, comptant une quarantaine de membres pour Toamasina, ont accepté cette forme d’importation conventionnelle proposée par l’État. « Mais d’autres sont restés sur la forme d’importation traditionnelle par conteneur, ne voulant pas s’astreindre aux procédures de négociation avec des banques à l’extérieur par exemple », a-t-il fait savoir. D’après lui, il est avantageux de faire venir le riz par cargo pour ne citer que le coût de l’entreposage des conteneurs qui va jusqu’à un million d’ariary par conteneur. Cela constitue une charge en moins pour un opérateur qui ne paie qu’une fois pour 5000 tonnes, par exemple. « Les taxes parafiscales ainsi que le taux de paiement suivant le cours du dollar ou de l’euro diminuent en cargo. De même que le prix chez les fournisseurs en Inde, Pakistan ou Myanmar n’est pas le même en cargo ou en conteneur. Le prix du riz transporté en cargo est moins cher et se répercutera alors positivement sur le prix de vente à Madagascar », explique encore le président du groupement. Le prix n’a pas été précisé mais, logiquement, mais c’est moins de 400 dollars la tonne, le prix moyen d’importation par conteneur. « Faut-il repréciser que c’est cher quand il n’y a pas assez d’offres, mais avec les grandes quantités, le prix va forcément baisser », rassure encore l’interlocuteur. Ces principaux fournisseurs peuvent assurer convenablement l’approvisionnement car on apprend que l’Inde, seule, produit jusqu’à 9000 tonnes par jour. Mirana Ihariliva
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