FAQ (Frequently Asked Question)


«Pourquoi et pour quoi une exposition sur la Culture et l’Histoire au Ministère des Affaires étrangères ? » s’étonnèrent d’abord les partenaires de l’événement (merci à la brasserie STAR, à ORANGE, à VIMA, à TAF). Le 20 mars, à l’occasion de la journée internationale de la Francophonie, une partie de l’exposition avait été inaugurée au palais de Iavoloha. Pour le symbole. Si le Président de la République s’implique à donner une impulsion décisive à la valorisation de la Culture Majuscule, faut-il s’embarrasser de considérations autres que le pragmatisme ou plutôt vite profiter d’une aubaine longtemps refusée à un parent pauvre des préoccupations gouvernementales des soixante dernières années ? Dans les années 1930s, le Gouverneur Général Léon Cayla, avait donné une impulsion décisive en créant le «Salon Annuel des artistes» (qui se tint ininterrompu de 1930 à 1939) dont le lauréat obtient, à partir de 1933, une bourse de voyage pour s’enrichir à la découverte de tout Madagascar. Quelques jours après sa prise de fonction à Antananarivo, le Gouverneur Général eut l’opportunité d’inaugurer la première exposition officielle des Ateliers d’Arts Appliqués : sous son mandat, le budget des AAM sera triplé. Léon Cayla confirmait ainsi son penchant pour la Culture (il avait, dit-on, une réelle prédilection pour la musique malgache), lui qui, à son précédent poste de Beyrouth, avait créé une école de musique qui sera à l’origine du Conservatoire National du Liban (cf. Hemerson Andrianetrazafy, in «La peinture malgache»). Le 30 mars, au lendemain de la journée commémorative des événements de 1947, l’exposition était officiellement inaugurée par le Chef de l’État au ministère des Affaires étrangères. Parce que la diplomatie consiste également à parler de Madagascar et à faire parler de Madagascar avec ce que notre île peut proposer de mieux : une «Nature Cinq Étoiles», même aux ravinala passablement défrichés dans le sillage du pillage des essences sylvestres rares ; une Culture (langue+histoire+coutumes) qui a su s’inventer la valeur ajoutée de la singularité malgré les oukases coloniales à l’avilir et l’indifférence républicaine à lui accorder considération. Une des meilleures expériences de cette petite semaine d’exposition aura été l’interaction avec les élèves des écoles (publiques et privées) qui ont répondu à l’invitation. Les élèves ont également pu profiter de séance d’information sur le métier de la diplomatie : un ministère qu’on dit de souveraineté mais dont le corps des Agents Diplomatiques et Consulaires n’a pas reçu les moyens des ambitions et des besoins d’une île de tous temps trop au large des grands courants mondiaux. Une autre question qui revenait souvent : «Mais, pourquoi ces choses-là ne sont pas enseignées à l’école ?» : l’histoire du Rova d’Antananarivo ; des images de la Capitale de 1900 aux années 2000 ; une exposition d’objets «traits-d’union» (la pirogue à balancier des Austronésiens, les pousse-pousse venus d’Indochine) ; les dictionnaires des Jésuites et les locuteurs qui surent s’en servir pour passer d’une langue à l’autre (Marc Rabibisoa l’interprète, Jean-Joseph Rabearivelo «qui chante malgache en français», Jacques Rabemananjara «Grand Prix de la Francophonie» pour l’ensemble de son oeuvre) ; un (trop) rapide panorama d’un échantillon d’archives sur le 29 mars 1947 (merci à l’association Ilontsera) et les portraits des deux compères (Ravoahangy et Raseta) qui n’étaient sans doute pas aussi complices que veuille le faire accroire une certaine imagerie d’Épinal ; une partie sur le théâtre et la peinture malgaches avec surtout deux tableaux d’Albert Ramanda, un ancien élève du «maître» Henri Ratovo (merci à Alexis Razafindratsira et à l’Ambassade de France) ; une exposition de photos de Pierrot Men juste parce qu’elles sont belles et qu’elles participent à l’éducation au Beau. Oui, «pourquoi ces choses-là ne sont pas enseignées à l’école ?» Déjà que le portrait d’Andrianampoinimerina qui circule (dans les manuels scolaires, dans les brochures touristiques, chez les maquettistes) depuis un siècle est un faux absolu. Devant un portrait plus vraisemblable du Grand Ombalahibemaso, en ouverture de l’exposition, le Président de la République a concédé qu’il sera difficile de changer une habitude d’un siècle. Difficile, mais pas impossible, parce qu’il est indispensable de mettre fin à cette grossière supercherie. Que retenir ? Qu’une demande de Culture existe. Qu’un besoin de Culture existât donc n’en devient que plus évident. Que le Ministère des Affaires étrangères et le corps des Agents Diplomatiques et Consulaires soient remerciés pour l’avoir compris et s’être prêtés à l’exercice. par Nasolo-Valiavo Andriamihaja 
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