Chasse aux dahalo dans l'Androy - Déploiement d’hélico et de gendarmes


Quatre-vingts gendarmes d’élite et un hélicoptère sont déployés dans l’Androy. Hier, soixante dahalo ont été suivis à la trace. La gendarmerie reprend ses droits dans la région Androy. Un déploiement opérationnel de grande envergure, mené par des éléments triés sur le volet dans les groupements de l’Androy et de l’Anosy, appuyés par des gendarmes d’élite de l’Unité Spéciale Anti-dahalo (USAD) dépêchés spécialement depuis leur caserne à Antampon’i Mahabo Betroka, a été lancé hier. Bénéficiant d’un appui aérien, cette formation de quatre-vingts éléments, prêts à en découdre, a quitté le poste de commandement dans le chef-lieu de district de Beraketa en fin d’après-midi. Une libellule de fer, qui va assurer les reconnaissances ainsi qu’une surveillance aérienne est également sur place. L’hélicoptère ainsi que les gendarmes mobilisés dans cette opération sont déjà à pied d’œuvre. À l’arrivée de l’hélico hier vers 15h 30, ils ont remonté les traces de soixante dahalo, qui venaient de s’emparer de quatre-vingts têtes de bovidé à Ifarantsa, un village situé à peine 4 kilomètres de la ville de Beraketa. «Ce déploiement tactique vise de déloger les dahalo jusqu’à leurs retranchements les plus impénétrables. C’est également la réponse du berger à la bergère après que de gendarmes ont été abattus à Andembobe Tomboarivo la semaine passée. Nous allons percer les montagnes labyrinthiques de l’Andriry pour atteindre Berotsy et Ambinda Mahery, réputés comme étant des ultimes fiefs de bandits de grand-chemin, quasiment inaccessibles», lance le lieutenant-colonel Lova Harvey Randrianabnasolo, commandant du groupement de la gendarmerie nationale de la région Androy. Cette première phase de l’opération va s’étendre sur une vingtaine de jours. Pendant les cinq premiers jours, le peloton va passer au peigne fin, lentement mais sûrement cet abattoir à gendarmes, enfoui de l’autre côté de la chaîne de l’Anosy, dans une zone échappant aux contrôles des autorités administratives. Territoire incontrôlé Pour les quinze derniers jours qui vont s’ensuivre, la gendarmerie va, par ailleurs, mener des campagnes de sensibilisation et raffermir l’auto-défense villageoise dans les localités en proie aux attaques de dahalo. «De nombreux élevages sont à un kilomètre des dédales de montagnes de l’Andriry. Or, les troupeaux sont en déperdition dès que les voleurs de zébus les atteignent. C’est un fief de dahalo où leur nombre décuple au fur et à mesure de leur progression. Des hameaux sont disséminés dans cette zone. Les villageois qui tentent de stopper les malfaiteurs dans leur élan sont victimes de représailles. Ces derniers leur laissent en revanche une partie de leur butin s’ils leur viennent en aide. Afin de réduire d’un cran les vols de bétail, le déplacement plus à l’Ouest des élevages au bord de l’Androy s’avère nécessaire», ajoute le commandant du groupement de la gendarmerie de l’Androy. En saisissant la balle au bond, il met en avant que le fokonolona sera de surcroît formé sur les dispositions à prendre en cas d’attaque, le retraçage d’individus suspects ou étrangers. Andry Manase
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