Lutte contre l'insécurité - L’État engage sa crédibilité


Reprendre la main sur l’insécurité est le challenge annoncé durant le dernier conseil des ministres. L’Etat compte ainsi, rétablir son autorité en matant les malfaiteurs. Défiance. C’est ainsi que l’État considère les actes de banditisme qui sévissent dans le pays, à s’en tenir au communiqué rapportant les sujets abordés en conseil des ministres, jeudi. « Il est temps de mettre fin à cette situation », rapporte cette missive. La teneur des propos communiqués par le rapport du conseil des ministres s’apparente à une déclaration de guerre contre l’insécurité. Une guerre dans laquelle l’Etat met en jeu sa crédibilité et son efficacité. Le challenge lancé en conseil des ministres est donc, de reprendre la main sur la situation et rétablir l’autorité étatique. À s’en tenir à la missive de la présidence de la Répu­blique, les membres du gouvernement chargés de la défense et de la sécurité publique disposent de six mois pour qu’il y ait un nouveau visage de la sécurité à Madagascar. La consigne donnée durant le conseil est de déployer tous les moyens disponibles, en attendant la mise en place de nouvelles structures pour lutter contre l’insécurité. Le communiqué rapporte donc, que de la reprise en main de la situation sécurité dépend la crédibilité de la parole publique et l’efficacité de l’État. La lutte contre l’insécurité est, en effet, un des grands thèmes de la campagne électorale du candidat Andry Rajoelina. La lutte contre l’insécurité a, également, été soulignée par le chef de l’État fraîchement proclamé durant son discours d’investiture. Ayant martelé les conventions, qu’il a passées avec la population durant la campagne électorale, l’administration Rajoelina est condamnée à avoir rapidement des résultats probants. Étant donné les conséquences délétères de la plupart des cas, dernièrement, reprendre la main rapidement sur la situation sécuritaire serait une manière de démontrer que le chef de l’État ne faillit pas à ses engagements de campagne. Constat Le conseil des ministres constate, toutefois, que malgré les efforts déployés sur le terrain, il semble que les dispositifs et les mécanismes en place trouvent leurs limites pour endiguer et éradiquer ce fléau. Ce n’est pas la première fois, en effet, que l’État déclare une guerre contre l’insécurité. La précédente administration, par exemple, a élaboré des stratégies de rétorsion contre des faits comme les kidnappings ou les razzia des dahalo. Seulement, les offensives, parfois sanglantes, lancées par l’État n’ont, visiblement, pas dissuadé les malfaiteurs dont les méfaits ont augmenté en fréquences et, parfois, en degré de violence. Lorsque les actes de banditismes sont en baisse dans des zones où se tiennent des opérations spéciales, ou sont en place des forces spéciales comme les Bataillons interarmes (BIA), et l’Unité spéciale anti-Dahalo (USAD), les malfaiteurs semblent juste changer de zone d’action. C’est dans la région de Betsiboka, notamment, que les méfaits des dahalo défraient la chronique. Le programme du chef d’État prévoit la mise en place de forces spéciales, dans plusieurs régions. En attendant, pour densifier la riposte contre le grand banditisme, le pouvoir mise, vraisemblablement, sur le renforcement de l’arsenal des FDS. L’acqui­sition de cinq hélicoptères qui arriveront au pays dans deux mois, a été annoncée en conseil des ministres. L’achat de nouvelles armes est, aussi, en perspective. En attendant, des mesures comme la mise en place d’un système de renseignement « efficace », l’adoption d’une politique pénale sévère surtout en matière de kidnapping et le grand banditisme, ont été prises en conseil des ministres. Pareillement pour la mobilisation et coordination de toutes les forces de l’ordre pour la mise en place d’un système de quadrillage des villes afin de rassurer la population. La création d’une prison spéciale de haute sécurité, et le démantèlement des réseaux de kidnapping ont, également, été décidés par le conseil des ministres. Outre la nouvelle prison, ces mesures restent dans ligne des stratégies déjà décidées antérieurement. Au regard du communiqué, les mesures veulent, vraisemblablement, renforcer les représailles contre les actes de banditisme. À dans six mois pour l’évaluation des résultats. 09
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