Halte à la « Lune de fiel »


Vilipendé, brocardé, moqué, détesté… Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire avec quel acharnement thérapeutique, voire avec quelle obsession textuelle certains médias s’en prennent à Rivo Rakotovao, la clé de voûte du Régime HVM surtout depuis qu’il est devenu le personnage n° 2 de la République en tant que Président du Sénat. Tel journal en particulier ne lui en consacre pas moins de trois ou quatre articles par semaine pour critiquer ses moindres faits et gestes et même lui faire des procès d’intention, c’est-à-dire lui prêter des intentions qu’il n’a nullement ! Vieux routier de la vie parlementaire, ayant exercé tant comme haut fonctionnaire à l’Assemblée nationale et aujourd’hui encore pour deux années au Sénat avant la retraite, je prétends connaître de plus en plus Monsieur Rivo Rakotovao. Non pas en étant de sa garde rapprochée, mais en le jugeant, comme tout le monde dans les coulisses de la Chambre haute, sur ses décisions, ses remarques, ses déclarations, et son modus operandi en tant que chef de la deuxième institution de l’État. Et je le dis d’emblée sans ambages que le personnage n’est pas proche du tout des assertions de ses détracteurs (relayés dans la Presse ?) Tenez par exemple cette supposée rivalité entre l’actuel Président du Sénat et le toujours Premier Ministre Olivier Mahafaly Solonandrasana (mais temporairement absent du Territoire pour raisons de santé et remplacé par un intérimaire). Rivo Rakotovao a dit : « que les uns et les autres aient des idées divergentes, ce n’est pas grave du tout, au contraire, c’est la pensée unique qui est exécrable car nous ne sommes pas dans un État totalitaire mais une République laïque et démocratique ». Il avoue n’avoir aucun ressentiment vis-à-vis du PM, et ce dernier non plus vis-à-vis de lui, mais – martèle-t-il – « chacun assume ses fonctions et son travail en toute conscience, et basta ! ». À propos de l’ex-Président et N° 1 de l’empire TIKO, Rivo Rakotovao affirme, la main sur le cœur, qu’il n’a rien du tout contre Ravalomanana, mais il l’invite – lui et comme tout autre citoyen – « à respecter la loi » et donc à se comporter comme tout citoyen responsable. Le Président du Parti étatique HVM se défend également d’user de toute pression vis-à-vis de qui que ce soit pour adhérer à ce parti présidentiel. « Nous sommes en année électorale, chacun est libre de rejoindre tel ou tel mouvement de son choix, l’élection est un acquis démocratique, on doit y participer dans la sérénité, et ce en respectant les textes de loi idoines ». Que peut-on trouver à redire après de tels propos ? Mr Rakotovao d’ailleurs étonne – plus qu’il ne déçoit – lorsqu’il affirme ne pas comprendre ceux qui revendiquent un Accord politique préalable alors que – dit-il – « le contexte de 2018 n’est pas du tout le même qu’il y a 25 ans ! J’appelle cela de l’irresponsabilité ! ». Et le Président du Sénat de revenir sans cesse sur la nécessité de respecter les textes en quelque circonstance que ce soit, a même au sein des ligues de football qui n’arrivent pas en ce moment à organiser des élections. Au sein de la Chambre haute, c’est erroné de dire qu’il ne maîtrise pas sa gouvernance vis-à-vis des sénateurs. Car quel Président de Chambre parle­mentaire depuis l’Indépendance a proposé de confisquer les indemnités de session à tout parlementaire adepte de l’absentéisme plutôt que de l’assiduité aux réunions, sinon Rivo Rakotovao ! Celui-ci a même fait remarquer à une Sénatrice qui voulait s’excuser pour aller chez le dentiste, plutôt que de se réunir, que soigner les maux dont souffre le Pays est plus urgent que se faire soigner son mal de dents. De même, à un autre Sénateur qui voulait s’absenter 8 jours pour une affaire personnelle et familiale s’est entendu dire : que penseraient vos électeurs s’ils voyaient à la Télévision vos collègues présents dans l’hémicycle et vous absent ? Car lui Rakotovao, il lui arrive personnellement de participer aux travaux de commission. Les exemples sont légion et bien connus à tous les étages du Palais d’Anosikely. Le Président Rakotovao s’efforce d’assumer à fond les devoirs et obligations du Sénat, notamment en matière de contrôle des actions gouvernementales, de proximité avec les collectivités territoriales (régions, districts, et même fokontany). Et il assène à ses ouailles de la Chambre haute : « si vous voulez être respectés, il faut qu’on se respecte, et le respect ça se mérite, notamment en étant motivé dans le travail, en respectant les procédures, les appels d’offres ». L’accuser ainsi d’être plutôt un « artisan de déconstruction », ceci relève d’une bassesse qui ne dit pas son nom, ou tout simplement d’une affirmation (sûrement pas) gratuite ! Qu’on se le dise de plus en plus : Rivo Rakotovao qu’on disait Ministre compassé et distant est aujourd’hui un chef d’institution qui a la clé pour décrypter les quiproquos. Il ne commet pas de faute de comportement ni de raisonnement, mais on confond l’effet et la cause. Il prend sa tâche à cœur et se transporte sans arrêt à l’avant. Certains le voient même enfiler l’habit du superhéros qui protège les Malagasy, mais lui n’entend nullement piétiner les plates-bandes du Président de la République qu’il sert toujours avec amitié, loyauté et dévouement sans bornes. Il a conscience au contraire d’assurer sans cesse la solidité des deux piliers de la maison HVM, et d’aucuns s’ébaudissent précisément de la rapidité de ses progrès dans ce domaine. Oui, dans les coulisses du Sénat aujourd’hui, quatre mois après son intronisation à la tête de la Chambre haute, les observateurs avisés ne contestent nullement que Rivo Rakotovao sert l’État et que le sens du devoir ne lui a jamais été étranger. Il a vite appris à se maîtriser, à se taire quand il le faut, et à ne pas rapporter n’importe quoi. Il y a quelque chose de granitique en lui, mais il y a aussi beaucoup d’humilité. Son style n’est peut-être toujours pas naturel, mais ça passe. D’ailleurs cet homme de 58 ans, se soucie dans tout ce qu’il fait de ce pense de lui sa famille aujourd’hui, et de ce que pourraient penser ses enfants plus tard ! C’est la raison pour laquelle il s’efforce d’afficher du volontarisme en politique. Car ceci consiste à être volontaire dans les mots à défaut de l’être dans les actes. D’ailleurs, le volontarisme reste une posture bien-pensante qui permet d’aller dans la bonne direction. Pas de discours déconnecté des réalités. Il a le sens de l’intérêt général chevillé au corps, et comme disait Napoleon « la haute politique n’est que le bon sens appliqué aux grandes choses » ! BREF, je me permets d’inviter ceux qui se bercent dans la Lune de fiel à l’égard de Rivo Rakotovao, à ne pas, certes, virer à 180 degrés dans la Lune de miel, mais tout simplement à faire honnêtement la part des choses ! Par Joseph Ratsimba
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