Ivandry - Rajoelina se veut fédérateur


Être un Président rassembleur. C’est le message lancé par Andry Rajoelina, dans son premier discours, à l’issue de la proclamation de sa victoire à l’élection présidentielle. Fédérer. Le mot pourrait résumer l’un des principaux challenges qui se présente devant Andry Rajoelina, nouvellement proclamé président de la République. Fédérer la nation pourrait lui être nécessaire afin de faciliter la concrétisation des serments qu’il a faits durant sa campagne électorale. Conscient, visiblement, de cet enjeu, le futur locataire du palais d’État d’Iavoloha, s’est présenté comme un rassembleur pour son premier discours, après son élection, hier, à son quartier général, à Ivandry. « Cette victoire n’est pas seulement la mienne. Elle est celle de toute la population malgache. (…) Je serai le Président de tous les Malgaches que ce soit ceux qui ont voté pour moi, ou ceux qui ont voté pour mon concurrent. Le développement que j’apporterai sera pour les Malgaches, sans exception (…) », a-t-il déclaré. Après une course à la magistrature suprême disputée et agressive, notamment, lors du second tour, l’heure est de se projeter sur le travail à abattre, pour le nouveau chef d’État. Comme l’indique un de ses collaborateurs présent dans l’assistance, hier, à Ivandry, « le plus dur est à venir puisque nous allons gérer une nation ». Dans son allocution, Andry Rajoelina a indiqué que la population n’avait pas seulement voté pour un candidat, « elle a, aussi, voté pour une vision qui allie fierté de l’État, patriotisme et développement ». Porteur de l’Initiative pour l’émergence de Madagascar (IEM), le Président nouvellement élu aura besoin d’une « ambition collective », pour porter sa vision. À l’instar des pays émergents, ou qui essaient d’emprunter cette voie, il faudra maintenant, conjuguer la vision avec la mission à réaliser qui nécessite l’adhésion et la participation des citoyens. Exemplarité et travail « Le choix de la majorité a gagné. Les Malgaches ont un nouveau Président », a déclaré le futur locataire d’Iavoloha, hier. La règle démocratique d’une élection veut que la victoire lui ait été donnée par la majorité des votants. Il faudra tout de même garder en tête les 52% des électeurs qui se sont abstenus. À eux s’ajoutent les 44% qui ont voté pour son adversaire lors d’un deuxième tour qui a, visiblement, accentué le fossé entre ses partisans et ceux de son concurrent. L’exemplarité et le travail pourraient être les principaux atouts de Andry Rajoelina afin de fédérer la population derrière la concrétisation de sa vision. « Je travaillerai d’arrache-pied pour que chaque ménage puisse jouir du développement », a-t-il affirmé, hier. Durant sa campagne électorale, il a fait le serment de concrétiser ses promesses. La bataille électorale terminée, il faudra, maintenant, retrousser les manches et travailler. À Ivandry, hier, le nouveau président de la République a mis l’accent sur l’importance de l’alternance démocratique dans la dynamique de développement d’un pays. Au regard de l’atmosphère qui a prévalu, hier, et les réactions politiques, la prise de pouvoir de leader des Oranges ne devrait pas connaître de pépins politiques. Selon ses dires, Marc Ravalomanana, son concurrent à la course à la magistrature suprême, l’a félicité pour sa victoire, à l’issue de la cérémonie de proclamation à la Haute cour constitutionnelle (HCC), à Ambohidahy, hier. Dans un communiqué de presse, Rivo Rakotovao, président de la République par intérim, a, également, adressé ses félicitations au futur locataire d’Iavoloha. « Les élections ont été transparentes et inclusives et les résultats sont reconnus par tous. Aussi, je vous adresse mes plus chaleureuses félicitations et forme les vœux pour que vous puissiez mener à bien la destinée de notre pays, en tant que Président réconciliateur et soucieux du bien commun », rapporte la missive. « Le moment est venu de changer l’histoire de Madagascar. (…) Nous allons montrer un nouveau visage au monde. (…) Madagascar sera un modèle et un des premiers en Afrique», a soutenu Andry Rajoelina, hier. Un objectif ambitieux qui nécessite l’appui d’une nation.
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