Advienne que pourra


Pieds bien sur terre, la tête sur les épaules, on redescend de ces quelques mois passés sur la planète des élections. La Haute cour constitutionnelle a  rendu son verdict. Les jeux sont faits...les enjeux sont défaits. Les satisfactions comme les désillusions sont indéniablement nombreuses et contradictoires. On va enfin pouvoir reprendre le cours normal de nos vies quotidiennes. Une nouvelle année pas comme les autres et que nous espérons être comme une nouvelle page pour notre pays. La messe est donc dite ! C’est l’aboutissement du processus électoral mais c’est aussi le début du vrai travail pour tous à tous les niveaux. Le nouveau Président et son équipe auront cinq années pour sortir le pays du gouffre immense de la pauvreté. Eux comme nous connaissons la situation. En fin de mandat, qu’ils ne nous avancent pas un bilan morose en se réfugiant derrière l’éternel excuse des soixante ans d’extrême pauvreté. La marchandise est dans un sale état, les candidats se sont battus pour l’avoir. Grâce à la technologie chaque mot qui a été prononcé durant les propagandes a été retenu. Cela nous permettra de traquer et de suivre la réalisation « mot pour mot ». Pour ce faire, le devoir citoyen de tous ne s’arrête pas aux urnes. Que ceux qui n’ont pas voté pour le Président élu s’érigent en force de pression et de surveillance. Que les partis politiques insatisfaits se coalisent pour créer une bonne fois pour toute une vraie force d’opposition. Pour le reste, que la société civile continue de faire son travail et soit maintenant une force d’imposition. Comme l’a bien dit le Président de la HCC: « ce n’est pas seulement Antananarivo qui forme Madagascar », nous espérons donc qu’enfin des forces vives citoyennes et démocratiques pour l’éducation politique des citoyens, que des groupes de pression désintéressés et indépendants se formeront très vite au niveau de toutes les régions, provinces, localités dans tout Madagascar pour défendre les intérêts de leurs populations. Expert de la communication et ancien DJ, le Président fraichement élu saura sûrement éviter les fausses notes, accorder la musique entre toutes les institutions, trouver la bonne sonorité pour apaiser les rancunes. On espère aussi qu’il peut « vendre notre pays » dans le sens figuré et positif du terme et non dans son sens littéral. Il aura, souhaitons-le l’étoffe d’un dirigeant responsable, patriotique et qui signe ce qu’il a dit. Bâtir une Nation ne peut être l’ouvrage d’un seul homme, d’une seule équipe, de quelques régions. Construire Madagascar est le devoir de chacun de nous, ensemble. Il n’est point demandé d’être tous d’accord mais on a tous intérêt à ce que l’on ne tombe pas plus bas. Plus d’un dira qu’il n’y a point de solidarité, il n’y a que des coalitions d’égoïsme. Chacun reste avec les autres pour se sauver soi-même. Il faut croire en nos rêves communs pour notre pays. Mais pour les réaliser mieux vaut avoir sacrément les pieds sur terre et la tête sur les épaules. Pour garder les pieds sur terre sans avoir la tête en l'air, il faut avoir du plomb dans la cervelle. Alea jacta est! Advienne que pourra!
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