Société - Les violences envers les femmes s'accroissent


Le droit à la vie. Des femmes issues de toutes les classes sociales se sont rassemblées, hier au Palais des Cheminots, pour en débattre. Beaucoup de femmes souffrent de violences conjugales et gardent des séquelles de ces abus. Harcèlements, viols, avortements, abandons d'enfants font le quotidien de la gent féminine à l'insu de l'opinion publique. Des filles encore mineures voient leur avenir brisé du fait de violences physiques dont elles ont été victimes. Le Forum des femmes a permis de dresser le bilan des violences faites aux femmes et des problèmes propres aux mères, aux filles, bref aux femmes. Pourtant, le pourcentage des plaintes sur ces violences déposées devant les autorités compétentes, est relativement moindre. « Par exemple, c’est enceinte de six mois qu'une femme a finalement dénoncé un viol dont elle a été victime. Surprise et chagrin ressortent toujours des enquêtes. Souvent les victimes de violences optent pour le silence, par honte de la société. Leur culpabilisation reste monnaie courante. Le plus sidérant est la méconnaissance des fillettes des abus à leur encontre car elles ne sont pas encore à même de comprendre les gestes déplacés malgré elles. Les statistiques de la Police judiciaire montre que des femmes de 5 à 65 ans subissent des violences, mais très peu de cas sont déclarés aux autorités », indique la commissaire Mandimbin’ny Aina Mbolanoro Randriam­belo, directrice de l'École nationale supérieure de la police. Respect de la femme Pour Mbolatiana Raveloarimisa, activiste et féministe engagée, « les différences entre femmes ne font pas obstacle à l'union et à la solidarité. À la base des problèmes et des difficultés rencontrés dans la vie quotidienne, la qualité naturelle même de la femme suffit à être un aspect identitaire rassembleur ». Selon Volahery R., du Haut-commissariat des Nations Unies pour les Droits de l'homme, « la femme a la libre disposition de son corps. La dignité de son corps doit inspirer du respect. Et il appartient à tout le monde de stopper l'impunité des auteurs de violences à leur égard en les dénonçant. Il ne faut pas oublier que Madagascar a ratifié le protocole de Maputo sur les droits des femmes. Lorsque l'État signe un instrument juridique international, il s'engage à le mettre en œuvre, et dans le cas d'espèce, l'État doit promouvoir la défense des droits des femmes ». Ce débat auquel ont participé plus de cent quatre vingts femmes, s’inscrit dans le cadre des seize jours d’activisme. Une campagne qui vise à promouvoir les droits de la femme et à lutter contre les violences basées sur le genre. Diamondra Randriatsoa et Tsiory Fenosoa Ranjanirina
Plus récente Plus ancienne