Bureaux de vote - Des sondages clandestins perturbent


Cette journée électorale a été émaillée par la présence de sondeurs clandestins. Ils se sont déclarés autorisés par la CENI. Juste à leur sortie des bureaux de vote, des électeurs ont été interpellés par des personnes venues faire des sondages. Sur une chaîne télévisée dans la matinée du jour du scrutin, une jeune femme a déclaré être une représentante d’une organisation de la société civile agréée par la CENI pour faire un sondage. « Les électeurs ont été questionnés sur le candidat en faveur duquel chacun d’eux a voté, en vue de faire un sondage d’opinion immédiat », a affirmé ouvertement une jeune femme représentante d’un organisme de sondage au bureau de vote d’Andra-masina. Dans un bureau de vote de Betroka, la même déclaration a été formulée par un individu en train de discuter avec chaque électeur sortant du bureau de vote. « Le vote exprimé est souverain et ne doit même pas faire l’objet ni d’un questionnement ni d’une explication », a réagi une électrice ayant appris la nouvelle d’une arrivée d’agents de sondage dans un bureau de vote de la capitale. Un simple citoyen ayant accompli son droit de vote a directement dénoncé, « Le jour du scrutin ne devra même pas avoir lieu s’il faut répondre à une question d’une tierce personne concernant le candidat pour lequel on a voté». Pendant que la nouvelle d’un sondage effectué parallèlement au scrutin s’est propagée, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a été accusée d’avoir autorisé la réalisation d’un sondage. Rapidement informé au sujet des individus venus faire un sondage d’opinion, le vice-président de la CENI, Thierry Rakotonarivo a été catégorique, « Aucun sondage n’a été permis ni autorisé par la CENI ». Les électeurs ont mal vu l’éventuelle présence d’agents de sondage comme Emilien, électeur inscrit au bureau de vote de Tsimba-zaza : « Aucune raison ne justifie l’obligation de dévoiler un choix personnel à qui que ce soit. À quoi servirait l’isoloir si le vote accompli devra être connu du public ? ». Face à la prétendue autorisation accordée par la CENI invoquée par les prétendus agents de sondage, les électeurs rencontrés toute la journée du 7 novembre ont martelé le caractère strictement personnel du choix porté sur un candidat. Question ouverte « Quel candidat as-tu coché dans le bulletin unique ? » telle a été la question ayant troublé les électeurs. Selon l’affirmation des individus victimes, des personnes se réclamant de la société civile se sont permis de poser la question. La réaction hésitante de chaque électeur interrogé sur la question a fait courir la rumeur de l’existence d’une enquête. C’était en vue de rassurer les individus hésitants que l’argument d’avoir eu l’autorisation de la CENI a été apportée. La CENI a précipitamment rejeté en bloc l’octroi d’une autorisation de sondage à quiconque. C’est en effet le sens même de la question qui a perturbé les électeurs de la capitale aux dires des électeurs rencontrés. « Il y a un temps pour le comptage des voix et il suffit de patienter et attendre le déroulement de tout le processus », a tenu à rassurer un président de bureau de vote. Tous les membres des bureaux de vote à Antananarivo n’ont pas été informés de la présence de sondeurs. D’ailleurs aucun sondage n’a pu avoir lieu dans la capitale suite à l’arrêt immédiat réclamée par la CENI de toute manœuvre visant à harceler l’électeur sur son choix personnel. Aucune mesure n’a été prise à l’encontre des organisations ayant mandaté les individus venus faire du sondage. « C’est depuis cinq heures du matin que le bureau de vote a ouvert et aucun sondeur n’est venu », a par contre rapporté un observateur des élections dans un fokontany de la capitale. Si le choix a cependant été brandi à fière-ment lors des manifestations en temps de propagande, les électeurs ont protesté vis-à-vis d’une question sur leur vote définitif. Tsiory Fenosoa Ranjanirina
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