Analamanga - Ruée vers la vérification des listes électorales


Vote sacré. Il est 10 heures 45 à Ambohimahitsy, hier matin. Josoé, un habitant de ce fokontany, lance un petit « ouf » de victoire, en apercevant son nom et ceux des au­tres membres de sa famille, dans la longue liste électorale. Lui et sa mère ont mis 2 heures 30 de temps pour les trouver. « Comme il a été indiqué qu’on peut voter si notre nom est inscrit dans la liste électorale, même si on n’a pas reçu la carte d’électeur, on a persévéré. On veut donner notre voix car on veut du changement », lance-t-il. Des centaines d’individus dans plusieurs bureaux de vote de la région d’Anala­manga, ont galéré pour pouvoir voter, à cause de ce problème de carte d’électeur. A Ambohi­mahitsy, à Tatala Volondry, à Sabotsy Name­hana, à Mandroseza, entre autres, des citoyens se sont rués vers les listes d’électeurs pour vérifier leur nom. Certains sont même rentrés bredouilles. « J’ai mis une heure pour vérifier mon nom, mais rien. Pourquoi vous n’avez pas inscrit mon nom dans cette liste, alors que je vous ai déjà apporté mon certificat de migration ? Puis, pourquoi mon fils y est, et moi non ? », s’est emporté David dans un bureau de vote de la commune d’Ambohimangakely. D’autres évoquent des noms de disparus encore inscrits, des individus inscrits deux fois dans la liste ou dans des bureaux de vote différents. « Nous avons compté entre cinquante et cent noms répétés deux fois », lance la présidente du fokontany à Talata Volonondry. Plaintes Les victimes dénoncent une mauvaise organisation, du fokontany jusqu’à la Commission électorale nationale indépendante (CENI). « Les fokontany n’ont pas mis à jour leur liste. Et la CENI a omis des noms, autrement, je ne devrais pas avoir reçu cette carte électorale car je ne suis pas inscrite dans la liste», indique Fitia, habitante du fokontany à Anjezika. Pour les responsables, les citoyens ont aussi leur part de responsabilité. « Nous avons déjà appelé la population à vérifier leur nom dans la liste, quand il en était temps. Mais ils ont été aux abonnés absents », soulignent quelques présidents de fokontany. En tout cas, beaucoup se sont plaints de ne pas avoir pu donner leur voix en ce tournant décisif dans l’histoire du pays.  
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