Flambée des prix - La spéculation mise en cause


Face à l’augmentation actuelle du coût des PPN à Toliara, les autorités locales pointent du doigt certains importateurs et grossistes. Ils les qualifient de spéculateurs. Panique chez les consommateurs dans la cité du Soleil. Et pour cause. Les prix des produits de première nécessité (PPN), le riz notamment, mais aussi le sucre, la farine et l’huile, sur l’ensemble des marchés de la ville ont augmenté ces quatre dernières semaines. Une situation qui laisse bon nombre de personnes sans voix et qui fait hausser le ton parmi les populations les plus vulnérables. Les prix du riz blanc affichent une hausse sensible. Le prix moyen varie de 75 000 à 76 500 ariary le sac de 50 kg soit 1 500 à 1 530 ariary le kilo. Un sac de sucre de 50 kg s’achète à l’heure actuelle à 129 000 ariary contre 108 000 ariary auparavant. Soit une augmentation de 20 000 à 21 000 ariary par sac. Le kilo se vend ainsi entre 2 800 et 3 000 ariary chez les détaillants. Le coût de l’huile de table a également enregistré une hausse. En vrac, il oscille entre 84 000 et 85 000 ariary pour le bidon de 20 litres, contre 64 000 à 65 000 ariary auparavant, soit une hausse de 4 000 ariary par bidon. Les détaillants vendent le litre entre 4 600 et 4 800 ariary soit une marge bénéficiaire de 200 à 300 ariary par litre. Les savons locaux et importés ont également connu une hausse de 100 à 120 ariary par pièce. Mais cette flambée des prix ne s’arrête pas aux seules denrées alimentaires, mais touche également les matériaux de construction comme le ciment et autres. Vendu à 21 000 ariary, il y a un mois, le sac de ciment se maintient maintenant à 35 000 ariary dans toutes les quincailleries de la ville. Stock en baisse Questionnés sur les raisons de cette augmentation de prix, les détaillants expliquent que les stocks des grossistes diminuent. Mais ces derniers ainsi que les distributeurs de Toliara évoquent une baisse de l’offre des importateurs, conduisant à une raréfaction du produit sur le marché intérieur. Face à une telle situation, les autorités locales sont montées au créneau pour dénoncer ce qu’elles qualifient de spéculation orchestrée par certains grossistes mal intentionnés qui en tirent énormément de bénéfice ces derniers temps. Le chef de la région Atsimo-Andrefana, Jules Rabe, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger les spéculateurs face à la presse locale. « Quels que soient les motifs avancés, la situation actuelle s’explique par une rétention de stock par certains opérateurs pour pouvoir vendre certains produits au plus cher aux consommateurs», souligne-t-il. Puis d’ajouter : « Après avoir rencontré et averti les importateurs et grossistes, nous allons, dans les jours prochains, mener des contrôles inopinés dans leurs magasins de stockage pour voir de prés la réalité », martèle-t-il. Mais en attendant, une cellule ou un comité de veille composé de représentants de la région, de la préfecture, du district de Toliara I, du département du service de commerce et enfin de la société civile, est mis en place sous son égide. Le rôle de la structure consiste à surveiller les prix sur le marché et à voir leur évolution. Lorsqu’il constate une augmentation illicite dans le cadre de sa mission, il en informe les autorités pour que des dispositions rapides soient prises. Et si, à cause de lacunes du marché, notamment les rétentions de stocks, les prix viennent à augmenter, ce comité de veille doit rapidement en chercher les causes et donner l'information à qui de droit. L'objectif étant de prendre des mesures pour corriger ces lacunes. « Ça m’étonnerait que les spéculations persistent, dans la mesure où nous nous impliquons tous à combattre cette pratique malsaine. Les opérateurs économiques eux-mêmes se sont engagés à aider la population à passer une fête de fin d’année paisible », conclut le chef de région Atsimo-Andrefana. Francis Ramanantsoa
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