Crise - Les médiateurs avancent à pas comptés


Au fourneau. Une tâche ardue attend les médiateurs internationaux. Les perspectives de dialogue s’éloignent. Les manifestants du parvis de l’hôtel de ville, animés par les députés du changement ont été intransigeants sur toutes tentatives de médiation internationale. Lors de sa rencontre avec le président de la République, Hery Rajaonarimampianina, dimanche, le professeur Abdoulaye Bathily a précisé qu’il « prévoit de rencontrer tous les autres acteurs politiques prochainement, en concertation avec la Commu­nauté Internationale, en particulier l'Union Africaine et la SADC ». Ainsi, en attendant l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, il a rencontré le Haut représentant de l’Union africaine (UA) Ramtane Lamamra, hier, au Bureau de liaison de l’UA à Anko­rondrano. Les deux émissaires n’ont pas fait de déclaration. En mode écoute L’union africaine a organisé une première rencontre le 25 avril entre les principaux protagonistes. Le dialogue aurait pu commencer mais les députés du changement ont décidé de boycotter la rencontre avec le camp d’en face prévue le lendemain. Les manifestants ont, par ailleurs, réitéré leur refus de dialoguer. « Nous posons comme préalable à toute discussion la démission du régime actuel ». Sur le parvis de l’hôtel de ville, maître Hanitra Razafima­nantsoa a rejeté avec véhémence l’implication de la communauté internationale dans cette crise. « Nous avons besoin d’eux [ndlr : la communauté internationale] dans certaines circonstances mais dans ce cas-ci, la recherche de solution doit être malgache », a-t-elle martelé. Poussant le bouchon un peu loin, la vice-présidente de l’Assemblée nationale a dénoncé la venue de Joaquim Chissano ce jour. « Il est en partie responsable de la situation actuelle », a-t-elle continué. La méthodologie de la médiation n’est pas encore connue. Ramtane Lamamra, lors de sa rencontre avec le président de la République, qualifie son mandat de « mission d’écoute ». La rencontre avec les acteurs politiques est, toutefois, incontournable bien que les manifestants du parvis de l’hôtel de ville affichent peu d’enthousiasme. L’issue de la coordination des actions est encore inconnue. Lors de la crise de 2009, la communauté internationale, à l’issue des différents sommets a mis en place le Groupe international de contact (GIC). Doté d’une large marge de manœuvre, le GIC a géré tant bien que mal la crise malgache. Au fur et à mesure de l’évolution des crises, de nouveaux acteurs s’y sont greffés. Ainsi, le GIC s’est retrouvé avec beaucoup trop d’intérêts en présence, d’où la crise de 5 ans. Andry Rialintsalama
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