Football-CAF-Ahmad - « Pas d'interférence politique »


Le nouveau président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad, assure qu'il s'érigera « contre l'interférence politique » dans le football du continent. Tombeur surprise en mars de l'ino­xydable Issa Hayatou à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), le Malgache Ahmad Ahmad assure qu'il s'érigera contre l'interférence politique dans le football du continent, hier dans un entretien à l'AFP en marge d'une visite à Johannesburg. Qu'est ce qui va changer avec vous à la tête de la CAF, après des décennies sous la présidence Hayatou  ? Déjà j'ai un programme, c'est un premier changement. Il y aura des changements au niveau de la gestion administrative et financière car la CAF n'est plus aux standards. Elle manque de transparence, sa gouvernance est mauvaise car il y a des interférences dans le processus de décision. Tout ça va s'arrêter très vite. Vous jugerez la différence. Allez-vous revenir sur la suspension du Mali de toutes compétitions internationales pour ingérence politique ? Je vais être tranchant: on ne peut pas se permettre d'accepter ce genre d'interférences car ça nuit au développement du football dans la région. Il faut protéger le football. J'ai vécu ça dans ma carrière de président de fédération: un chef d'État s'est immiscé pour annuler mon élection mais j'ai tenu tête. Je serai un président de la CAF qui suivra surtout le développement du football pour discuter avec les gouvernements. On ne peut pas développer le football en Afrique sans les gouvernements mais on ne peut pas accepter l'interférence gouvernementale. Car l'objectif c'est pas seulement la performance, c'est aussi l'éducation de la jeunesse africaine à travers le football. Êtes-vous hostile à l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations en été et non plus en hiver pour satisfaire les clubs ? Pas du tout! Mes premiers gestes seront d'écouter les gens et d'ouvrir le débat de manière officielle. Tout ce qui touche à la CAN est une priorité pour nous. On doit évoluer. Il faudra prendre une décision qui sera bonne pour la confédération, pas juste ce qui arrange son comité exécutif. D'anciennes stars africaines se plaignent de ne pas avoir de rôle dans les instances de la CAF. Allez-vous changer cela  ? J'ai eu des contacts déjà avec Drogba, Abedi Pelé, Patrick M'Boma. D'ici peu on va organiser une réunion avec des représentants de ces stars africaines pour discuter de futures collaborations avec la CAF. Par exemple lors de la prochaine CAN des moins de 17 ans (du 21 mai au 4 juin, au Gabon) j'aimerais mettre en place un parrainage pour que des joueurs viennent discuter avec les jeunes, donner des motivations et des conseils. L'Afrique va avoir au moins 9 places au Mondial à partir de 2026. Est-ce que ce sera suffisant pour permettre à une nation du continent d'enfin passer les quarts de finale ? Il y a la loi du nombre, c'est sûr. Mais on parle beaucoup du Mondial seniors, alors qu'on oublie le Mondial des jeunes où l'Afrique excelle. Il faut qu'on revoie le développement du football en Afrique pour comprendre pourquoi on peut gagner des titres chez les jeunes et pourquoi ça s'arrête au niveau des quarts en senior. Propos recueillis par Pierre Donadieu
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