Merci, la météo!


La première semaine de 2018 aura été notre première et lourde épreuve pour cette nouvelle année. L'information en temps réel et accessible à tous est d'un secours insoupçonnable, pour savoir, prévoir et organiser. Et en l'occurrence, cette année, on découvre la petite et efficace équipe de la Météo Madagascar qui a accompagné nos journées et nos nuits blanches depuis mercredi dernier. Leur usage approprié et utile des réseaux sociaux a permis aux Malgaches de se connecter réellement sur le reste de Madagascar, incitant les internautes à partager des informations, des images avant, pendant et après le passage d'Ava. C'est en ces circonstances particulières et face à l'efficacité d'une petite équipe de météorologues et d'un Communauty Manager dynamique, que l'on ressent l'importance salutaire de l'information en temps et en heure. Il ne serait que plus bénéfique d'étendre le bon exemple de communication des experts de la météo, à divers services et au-delà d'Internet. Une présence dynamique, permanente, utile et, il faut le dire, rassurante pour celles et ceux qui affrontent le cyclone et qui peuvent compter sur une information efficace. Malgré des décennies d'expériences cycloniques, l'on se rend toujours compte que l'organisation face aux catastrophes naturelles se fait au moment le plus difficile des intempéries où la Jirama est obligée de couper l'électricité pour sécuriser les lieux et où la connexion Internet est également la plus aléatoire. Il ne serait que plus salutaire que les populations, vivant en zones facilement inondables, soient informées à temps et sachent précisément à quels endroits se diriger en cas d'intempéries; que les écoles et les parents d'élèves soient informés le plus tôt possible de la fermeture des établis­sements scolaires ; que les infrastructures et les routes susceptibles d’être endommagées soient signalées à temps et que des services et applications soient créés pour permettre aux usagers d'être informés en temps réel de ce qui se produit ou ce qui est susceptible de se produire sur les routes nationales. Plusieurs vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux montrent à quel point, dans pareilles situations, la population se retrouve dangereusement exposée à des dangers inopinés. « L’enclavement des provinces, dû aux manques de routes et de moyens de commu­nication, la faiblesse des échanges entre régions, conduisent à un repliement préjudiciable au sentiment d’unité nationale », disait le président Rajaonarimampianina lors de son discours du Nouvel An, à Iavoloha, au moment même où Ava dévastait l'Est de l'île. L'enclavement est aujourd'hui encore plus important puisque routes et ponts sont à nouveau coupés, isolant certaines localités du reste de Madagascar. L'on attend maintenant que ces constats prési­dentiels qui se voulaient réalistes se matérialisent en des projets concrets : Ava ne serait pas le dernier cyclone que nous allons expérimenter, nous qui avons déjà à notre actif plusieurs cyclones dévastateurs. Au-delà d'une information efficace, des mesures préventives devraient s'appliquer bien au-delà de la saison des pluies. En ce qui concerne les grandes villes comme Antananarivo où des rues se retrouvent prisonnières d'éboulements, des maisons menacent de s'écrouler et où les crues inquiètent la population, l'interdiction de construire sur les hauteurs des collines et l'interdiction des remblais à outrance, pour ne citer que ces mesures, devraient être renforcées d'une manière drastique. C'est vrai que dans ces situations difficiles, les «y a qu'à» et les «faut qu'on» sortent en florilège. En même temps... «y a qu'à» réaliser ce qu'on dit qu'il «faut qu'on» fasse. Quoi qu'il en soit, merci à l'équipe de la Météo pour ces nuits et jours d'informations. Nous ne demandons pas la perfection, mais un outil fonctionnel et dynamique et pour le coup, l'équipe l'a bien compris. Chapeau ! Par Mialisoa Randriamampianina
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