Hausse du prix du riz - Vers une subvention de l’État ?


La descente du Gouvernement au marché d’Anosibe n’a pas persuadé les opinions dans la résolution de la hausse du prix. D’autres mesures sont proposées. À l’allure où vont les choses, des économistes tendent vers une subvention de l’État pour pallier la hausse du prix du riz sur les étals. Des mesures exposées lors d’une rencontre entre les économistes, enseignants de l’Université d’Antananarivo et le président du Sénat hier. « Nous avons eu des échanges sur tout ce qui est relatif à l’inflation en général », avance Rakoto Davida, doyen de la faculté Droit, Économie, Gestion et Sociologie (DEGS), de l‘université d’Antananarivo, venu avec deux autres enseignants. « Mais la décision de les appliquer ne nous revient pas », se défend-il. Suite à l’appel lancé par les économistes la semaine dernière de se pencher réellement sur la situation économique catastro­phique du pays, les parlementaires de la Chambre haute ont entamé des échanges. « Nous avons consulté ces enseignants en économie de l’Université sur les éventuelles mesures à prendre dans ce contexte d’inflation et de hausse du prix du riz notamment », précise Rivo Rakoto­vao, président du Sénat. La subvention de l’État sous une forme de filet de sécurité ou encore le fait d’ opter vers un taux de change fixe ont été entre , indiqués. Des solutions urgentes qui seront discutées avec les membres du Gouvernement lors de la rencontre Sénat- Gouverne­ment ce jour à Anosikely. « On ne peut encore rien avancer, ce sont des propositions qui doivent être analysées par l’Exécutif, jusqu’où l’État peut aller dans ce genre de mesures », précise le président du Sénat, apparemment décidé à en découdre avec le problème. Massive Contacté au téléphone, Nourdine Chabani, ministre du Commerce et de la consommation dit ne pas adhérer à ces mesures. « Le problème est ponctuel et le Gouvernement a pris des décisions stratégiques en choisissant l’importation conventionnelle, c'est-à-dire l’importation massive par bateau cargo. Près de 100 000 tonnes arriveront à partir du 15 de ce mois pour satisfaire la demande qui a dépassé les prévisions de 137 000 tonnes pour le dernier trimestre de l’année », explique-t-il. Une dizaine de semi-remorques ont été aperçues, hier, au marché d’Anosibe, avec du riz stock et du riz de luxe. « La solution reste l’importation faute d’offre locale suffisante », insiste-t-il. Toutefois, les spéculations et rétention de stock de la part des opérateurs viennent assombrir cette lueur de sortie de crise. « Nous n’avons pas encore été consultés par le gouvernement jusqu’ici car il n’y pas de plainte de cas de concurrence déloyale », a fait savoir Herinirina Rabetrena, président du Conseil de la concurrence, l’autorité compétente en la matière, qui contrôle et sanctionne les pratiques anti-concurrentielles comme les ententes, les abus de position dominante, concentration ou monopole. « Toutefois, le conseil est actuellement en pleine enquête car il est en pouvoir d’instruction », souligne-t-il. Les yeux sont donc rivés sur le Sénat ce jour pour un dénouement de cette situation chaotique. Mirana Ihariliva
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