Députés pour le changement - Le mouvement se décentralise


Les députés de l'opposition élargissent leur mouvement dans les chefs lieux de province. Les revendications sont maintenues et martelées.Décentra-lisées. « Les députés pour le changement», ont décentralisé les manifestations du parvis de l'hôtel de ville d'Antananarivo, dans les autres chefs lieux de province, samedi. En parallèle à celle d'Analakely, des membres des soixante-treize députés frondeurs sont rentrés dans leur province d'origine pour conduire une manifestation populaire contre le pouvoir. À Mahajanga, Toamasina, Toliara, Fianarantsoa et Antsiranana, les députés frondeurs ont mobilisé la foule pour manifester contre ceux qu'ils considèrent comme « la corruption généralisée », au sein du pouvoir. « C'est la corruption qui y règne qui empêche cette province de se développer. Nous devons faire en sorte de déraciner ce fléau », soutient, par exemple, le député Hary Andrainarivo, à Fianarantsoa. Les élus de l'opposition s'en sont, aussi, donnés à cœur joie pour dénoncer « les faits de corruption qui se sont déroulés à l'Assemblée nationale, lors du vote des lois électorales ». À l'instar des revendications martelées sur le parvis du siège de la magistrature de la capitale, depuis deux semaines, le mot d'ordre est « l'exigence », de la démission du président de la République, du gouvernement et des présidents des Chambres parlementaires. Des desiderata repris en chœur dans les chefs lieux de province. Des revendications rappelées, également, par maître Hanitra Razafimanantsoa, vice-présidente de l'Assemblée nationale, à Antananarivo. « Avant toute chose, changeons d'abord toute la structure étatique, du sommet à la base. Ce n'est pas parce que nous avons eu gain de cause sur les lois électorales que nous allons nous arrêter et aller aux élections. Non, écartons d'abord ceux qui sont au pouvoir. Nous n'avons plus confiance en vous », scande la députée du premier arrondissement d'Antananarivo. Éviter la division Au regard des différentes manifestations qui se sont tenues dans les six principales villes de la Grande île, chaque entité d'origine des meneurs a voulu faire valoir ses couleurs. Les partisans du « Tiako i Madagasikara » (TIM), et du Groupe des partisans de Andry Rajoelina (Mapar), notamment, ont voulu s'affirmer sur le terrain. Le signe de ralliement des « députés pour le changement», des débuts, qui consiste en un poing levé, semble aux oubliettes. Chaque camp affiche fièrement ses couleur et son signe d'appartenance. L'informa-tion ciblant le fondateur de l'empire Tiko, selon lequel, il se serait entretenu avec le président Hery Rajaonari-mampianina, relayée par quelques presses, la semaine dernière, a d'autant plus semé les doutes dans la tête des manifestants, particulièrement, les fidèles des Oranges. Une situation qui a nécessité l'intervention de maître Razafimanantsoa qui, pour calmer les esprits a déclaré que « ce mouvement ne concerne que les députés. Ce sont les députés qui mènent les revendications. Les chefs de parti n'ont rien à voir dans notre démarche ». Eviter une lutte de leadership et la division semble être l'autre challenge des « députés pour le changement ». Garry Fabrice Ranaivoson
Plus récente Plus ancienne