Abdoulaye Bathily - « La solution est entre les mains des Malgaches »


La médiation internationale de la crise démarre. Les émissaires de l'Union africaine et de l'Organisation des Nations unies ont débarqué, hier. Consulta­tions. Au regard du programme des médiateurs internationaux qui ont pour mission d'initier le dialogue entre les protagonistes de la crise politique actuelle, ces premiers jours ne devraient consister qu'en des consultations préliminaires. Trois émissaires internationaux devront conjointement conduire la médiation internationale du bras de fer politique. Ceux de l'Union africaine (UA) et des Nations Unies (ONU) ont débarqué, hier. L'ambassadeur Ramtane Lamamra, Haut représentant de l'Union africaine « pour faire taire les armes en Afrique », est le premier à débarquer. Il est arrivé vers six heures du matin. La note verbale confirmant sa venue, transmise au ministère des Affaires étrangères indique qu’il arrive « en vue de discuter de la situation politique dans le pays avec les principaux acteurs politiques malgaches ». Soutenir les efforts pour amener « tous les acteurs politiques à privilégier en toutes circonstances le dialogue pour résoudre les désaccords », est aussi l’objectif de la venue du professeur Abdoulaye Bathily, au titre d'envoyé spécial du secrétaire général (SG) des Nations Unies, arrivé, hier, vers 14 heures. L'émissaire onusien a rencontré Hery Rajaonarimam­pianina, président de la République, dans la foulée. Tous les acteurs politiques À l'issue d'un entretien d'une heure, le professeur Bathily a déclaré qu'il est ici « pour appuyer les acteurs politiques malgaches, les citoyens, pour une sortie rapide de la situation, pour la stabilité politique à Madagascar ». Celui qui est un conseiller spécial du SG de l'ONU, a ajouté qu'il compte rencontrer « tous les acteurs politiques malga­ches », et que, pour la sortie de crise, « la solution est entre les mains des Malgaches d'abord ». La mission des émissaires de l'UA et de l'ONU devrait être en coordination et en appui à la médiation que conduira Joachim Chissano, ancien président mozambicain, dépêché par la Commu­nauté de développement des États d'Afrique australe (SADC). Son arrivée est prévue, le 8 mai. Sauf changement, cette première visite des émissaires internationaux devrait prendre fin, samedi. Bien que l'envoyé spécial onusien affirme que la solution à la crise sera malgache, il semble que la médiation internationale compte ouvrir le dialogue « à tous les acteurs politiques ». Les discours et communications officielles utilisent tous ce terme, sans mentionner en particulier les principaux protagonistes du bras de fer actuel. Le but, par ailleurs, est de parvenir à un processus électoral accepté de tous. Michaëlle Jean, SG de l'Organisation internationale de la francophonie, lundi, s'est déjà positionnée pour un « dialogue inclusif ». Le corps diplomatique qui s'accorde, aussi, sur l'ouverture de la recherche de solution, s’est d’ailleurs réuni, hier, au bureau de liaison de l'UA, à Ankorondrano. C'est dans les locaux de l'UA, justement, que lors de la seule rencontre entre les députés frondeurs et le pouvoir, représenté par Rivo Rakotovao, président du Sénat, le corps diplomatique a proposé l'ouverture du dialogue « à tous les acteurs politiques ». Une des raisons pour lesquelles, selon les indiscrétions, « les députés pour le changement », ont claqué la porte des pourparlers initiés par les ambassadeurs. Depuis, les meneurs des manifestations sur le parvis de l'hôtel de ville refusent toute négociation avec le pouvoir et maintiennent leur revendication d'une démission du Président, entre autres. Une rencontre avec les représentants des formations politiques dont sont issus les députés frondeurs est, néanmoins, prévue dans le planning des médiateurs internationaux. Des entretiens avec les chefs d'institution, dont le président de la Haute cour constitutionnelle (HCC), les anciens chefs d'État, y compris Didier Ratsiraka, sont, également, prévus. Des rencontres avec le Conseil des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), et le Conseil de réconciliation Malagasy (CRM), sont, aussi, programmées. Cette visite consultative des médiateurs internationaux devrait, sauf changement, se conclure par une conférence de presse de Joachim Chissano, samedi. Garry Fabrice Ranaivoson
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