Marie-Laure JAOMATANA - « La broderie malgache doit être protégée »


Elle exige un savoir-faire propre aux artisans et artistes eux-mêmes. La broderie reflète l’identité et la créativité malgache, dont la styliste Jaomatana montre la splendeur. Comme le papier antaimoro, la broderie malgache risque d’être déposée légalement au nom d’une autre nation. Nous devons réagir avant qu’il soit trop tard, selon la styliste Marie-Laure Jaomatana. Un patrimoine culturel à protéger. Elle constate que la broderie malgache est copiée par des artisans des îles voisines. Une mesure de protection s’avère nécessaire le plus tôt possible. Au cours de ses multiples défilés aux quatre coins du monde, Jaomatana crée l’émerveillement par ses modèles dont la plupart met en évidence la qualité des broderies « fait main » avec des sujets malgaches. «Mais lorsque je me mets en contact avec l’assistance, beaucoup de gens pensent que c’est de la broderie mauricienne ou réunionnaise. Et ça me fait mal au cœur d’entendre ça.Tout le monde sait broder. Mais la broderie malgache se distingue par les sujets qui ornent les motifs, raconte-t-elle. « Les scènes de vie et nos faunes et flores endémiques font la particularité de notre broderie, en plus de la qualité du travail. Si les gens copient ce que nous faisons, c’est parce que c’est beau et ça a une certaine valeur commerciale. La broderie malgache doit être protégéecoûte que coûte », précise-t-elle. Une fierté De son côté, elle a créé récemment « Izzaho » avec Olirantosoa Balzac Rakotomalala. Ce label est spécialisé dans la broderie typiquement malgache et exploite ce savoir-faire. Les deux femmes ont déjà initié ce qui est possible à leur niveau en protégeant Izzaho auprès de l’INTI en France, l’équivalent de l’Office malgache de propriété intellectuelle (OMAPI) afin de limiter les idées de copie sur certains motifs et techniques utilisés.« Mais il appartient au ministère de tutelle de sauvegarder ce grand patrimoine culturel malgache qui risque de nous échapper au profit d’un autre pays si aucune mesure n’est prise », confirme la brillante styliste internationale qu’est Jaomatana. Avec sa collection intitulée « Tsarasoa », elle s’est particulièrement plu à mettre en avant la broderie malgache sur les podiums parisiens, lors de la « Fashion Night Couture », en 2016. Depuis, Jaomatana ne cesse de mettre en exergue la beauté de la broderie malgache, dont elle s’affirme fièrement comme un fier porte-étendard.  
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