Entreprise - La société AAA bientôt en chômage technique


Après l’interdiction de mise sur le marché des produits Tiko, d’autres problèmes asphyxient la société de l’ex-président de la république. Etranglée. La situation n’est pas prête de s’arranger pour la société AAA, l’ex-Tiko de l’ancien président de la république, Marc Ravalomanana. Après l’arrêté sorti jeudi dernier par le ministère du Com­merce et de la consommation, interdisant la commercialisation et annonçant le retrait des produits Tiko sur le marché, la société fait face à des problèmes d’approvisionnement de ses vaches laitières, vivant au Tiko Farm à Antsirabe. L’usine étant fermée par un arrêté interministériel le 12 octobre dernier avec pour objet la non détention d’un permis environnemental ni d’un certificat de consommabilité. Celle-ci ne peut être ouverte même pour ceux qui doivent nourrir les trois-cent vaches laitières de la société. « La première vache a succombé samedi dernier, faute de nourriture et d’eau, la seconde lundi dernier, et trois autres vont mourir dans les prochains jours », rapportent des sources locales. Arrierés « Le camion transportant le fourrage ne peut y entrer, l’approvisionnement en eau a été coupé et même si nous voulions installer un groupe pour alimenter l’eau au Tiko Farm, tout cela nous a été interdit », explique Lanto Rabena­toandro, directeur général de la société AAA. En ce qui concerne le permis environnemental que la société est indiquée ne pas en détenir, le directeur souligne que la balle est dans le camp du ministère de l’Industrie et du développement du secteur privé, qui devait effectuer une descente depuis octobre, puisque AAA a régularisé sa situation, en disposant d’un accusé du ministère de l’Environ­nement, trois mois précédant la mise sous scellés de l’usine. Le ministère de l’Indus­trie a précisé, lors de l’exécution de l’arrêté intermi­nistériel, que la société AAA n’est pas en possession d’un permis environnemental délivré par le ministère de l’Environ­nement, ne l « ’autorisant pas ainsi à accorder à AAA un permis d’exploitation. D’où la raison de la fermeture de l’usine. Des arriérés de la Jirama de la société s’élevant à 4, 7 milliards d’ariary la submergent encore plus dans l’engrenage des problèmes ». Pour le directeur de AAA, les actions menées par l’État à l’encontre de la société sont anti-développement. Ayant en effet réussi à survivre par on ne sait quels moyens depuis octobre 2017, malgré la fermeture de l’usine, les dernières donnes l’acculent. «Les produits seront retirés du marché car les conditions de production ne sont pas claires de même que le stockage des produits, qui arrivent essentiellement frais sur le marché », a indiqué le ministère du Commerce et de la consommation jeudi dernier. Aussi, la société AAA semble-t-elle ne plus avoir le choix. « Nous sommes obligés d’entrer en chômage technique car faire vivre huit-cent employés directs et s’engager avec les quelques trois-mille employés indirects, relève de l’impossible », déplore Lanto Rabe­natoandro. La fermeture définitive n’est pas ainsi à écarter. « Pourquoi avoir permis d’ouvrir AAA durant deux ans et vouloir la fermer par la suite. On peut très bien régler les dossiers administratifs tout en travaillant comme beaucoup d’autres le font », finit le directeur de la société AAA au téléphone. Mirana Ihariliva
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