Transport maritime - Compagnie maritime - Madagascar Coastal Container Line largue les amarres


Bonne nouvelle pour le milieu du transport maritime national. Madagascar Coastal Container Line (MCCL) voit le jour à Toamasina. Cette compagnie maritime s’occupe du transport par mer des marchandises conteneurisées. MCCL aspire à devenir un géant régional, avec une flotte de navires battant pavillon malgache. [caption id="attachment_75750" align="alignleft" width="300"] Le MV Joby est le premier navire de la flotte de MCCL.[/caption] Fin prêt. Le MV Joby, premier navire de la flotte de Madagascar Coastal Container Line (MCCL), en service à partir de ce mois de février, pourra transporter deux cent cinquante conteneurs de vingt pieds, et assurera une liaison régulière entre Toamasina et la partie nord de Madagascar. Avec un service commercial et marketing déjà opérationnel depuis des mois, l’équipe de MCCL s’est préparée pour attaquer les marchés national et régional, notamment une liaison régulière avec Maurice et les Seychelles. De fait, le marché est favorable et la clientèle-cible manifeste beaucoup d’enthousiasme. La compagnie MCCL est sur le point d’acquérir trois autres navires « classés », lesquels renforceront le premier et desserviront les autres zones du littoral malgache ainsi que les îles de l’océan Indien. « MCCL a été créé pour apporter de l’innovation sur le marché du transport dans sa vision actuelle et future de Madagascar », mentionne Juste Raharisone, fondateur de la compagnie [caption id="attachment_75747" align="alignleft" width="300"] Le pont du MV Joby permet le transport
de 250 conteneurs de 20 pieds.[/caption] [caption id="attachment_75748" align="alignright" width="300"] La cabine de pilotage du MV Joby.[/caption] Pour un équilibre régional Toutes les régions de Madagascar aspirent à un développement rapide, équilibré, et intégré. Il doit être conditionné par un processus de désenclavement de zones reculées afin de permettre le libre accès ainsi que la circulation des personnes et des biens, et ce, par toutes les voies. MCCL tient donc à relever le challenge de développer une ligne de desserte maritime nationale, offrant une sérieuse option pour le désenclavement des zones littorales souvent mal ou non desservies par les axes routiers. Autrement dit, la compagnie vise à assurer une chaîne d’approvisionnement rapide, économique, régulière et fiable des villes portuaires secondaires jusque-là peu desservies. Ces villes serviront à leur tour de points de départ de l’approvisionnement des zones intermédiaires de l’arrière-pays, faisant disparaître progressivement l’inflation causée par les pénuries. En outre, si le commerce est florissant, les collectivités territoriales décentralisées (régions, communes) pourront jouir des retombées financières non négligeables (taxes parafiscales, ristournes…). L’Agence portuaire maritime et fluviale (APMF), organisme rattaché au ministère des Transports, du tourisme et de la météorologie, en charge de la régulation du secteur maritime, encourage ces projets et initiatives qui accompagnent une réelle volonté de l’État à moderniser le secteur du transport maritime, très porteur. À ce propos, les responsables de MCCL, travaillant en étroite collaboration avec les départements et organismes rattachés au Ministère des Transports, dont l’APMF, tient à louer leur engagement et leur facilitation. Un accompagnement plus que nécessaire pour mener à bien le projet de cette compagnie maritime. [caption id="attachment_75746" align="alignleft" width="300"] MCCL a une équipe jeune
et à la pointe de la technologie.[/caption] [caption id="attachment_75749" align="alignright" width="300"] Le MV JOBY est en phase test au large de Toamasina.[/caption] Opportunités économiques Sur le plan commercial, le génie de MCCL repose sur la volonté de valoriser le potentiel des pôles de développement qui souffrent en termes d’approvisionnement en marchandises et produits de tous genres. Les atouts et les marges de progression y sont pourtant énormes. La desserte régulière vers les zones enclavées favoriserait un boom économique local. La valorisation des potentialités locales et nationales constitue aussi l’une des priorités de MCCL. De ce fait, la main-d’œuvre et le savoir-faire locaux ont été et seront favorisés pour les recrutements. Quant à l’incontournable étape de mise à niveau du MV Joby ainsi que les prochains bateaux, l’armateur a décidé de valoriser le savoir-faire national, en confiant cette tâche à la SECREN d’Antsiranana. Par ailleurs, selon les responsables, MCCL créera cent vingt emplois directs et trois cents emplois indirects. Enjeux de modernisation - Un secteur stratégique à la traîne [caption id="attachment_75751" align="alignleft" width="300"] Les activités de MCCL partent du port de Toamasina.[/caption] Autrefois, des pavillons malgaches sillonnaient nos côtes et les mers lointaines. Qui se souvient encore de Gasikara, Tsimiroro, Onilahy, Onibe, Mananjary… ? Cette période est révolue car depuis la cession des navires de la Société malgache de transport maritime (SMTM), Madagascar ne dispose plus de flotte de bateaux moyens et long-courriers arborant le drapeau malgache. Et depuis également la liquidation de la Compagnie malgache de navigation (CMN), le cabotage national est exploité par des armateurs privés nationaux et étrangers. La disparition des compagnies nationales malgaches a créé un « vide maritime », ayant ainsi permis la prolifération des bateaux de taille modeste (moins de 100 tonnes), devenus maîtres incontestés du littoral. Mais pour l’ensemble du secteur, le débat sur la sécurité et les normes revient constamment sur le tapis. En effet, Madagascar est membre de l’Organisation Maritime Internationale et par conséquent, a ratifié les conventions et règlements internationaux. De ce fait, le secteur maritime est sujet à des contrôles et observations (fonctionnement de l’École Nationale Maritime, compétences et formations des Gens de Mer, activités et services auxiliaires maritimes, classement des flottes, installations portuaires, normes de sécurité, préservation de l’environnement, constructions navales…). Les enjeux sont donc énormes quant à la modernisation et à la règlementation de tout cet ensemble. Ainsi, MCCL a le mérite de se positionner comme futur leader national en matière de transport maritime. La compagnie mise sur la qualité de ses services ainsi qu’un ensemble de services répondant aux normes de sécurité internationale. Comme sa flotte sera composée de navires appliquant les normes et les standards techniques certifiés par des sociétés de classification, et couverts par une assurance P&I (Protection and Indemnity), cela aura un grand impact sur l’ensemble de la ligne maritime nationale, car favorisant un effet « tâche d’huile ». Plus jamais « L’île sans bateau » ! La découverte et le peuplement de la Grande île fut possible grâce à des marins, successivement des austronésiens, des arabes puis des européens (Portugais, Hollandais, Français). Avec la présence des navires de MCCL dans la région de l’océan Indien et de l’Afrique de l’Est, Madagascar n’est plus « l’île sans bateau », comme l’ont écrit les presses nationale et étrangère en 2008, après la liquidation de la Société Malgache de Transport Maritime, entraînant la disparition de sa flotte. On peut en déduire, que ce projet veut suivre les traces des pavillons qui ont fait la fierté des sociétés nationales de navigation, jadis propriétaires d’une importante flotte. De leur côté, les professionnels et les acteurs s’accordent unanimement à signaler que, ces dernières années, ce secteur si stratégique, tourne en rond, voire, se trouve en régression. À maintes reprises, la sonnette d’alarme a été tirée sur l’urgent besoin d’une bonne dose de redynamisation. MCCL relève ainsi l’ambitieux défi d’ouvrir des perspectives et opportunités à des millions de consommateurs et à des nombreux opérateurs locaux et régionaux jusque-là pénalisés car subissant l’enclavement et l’isolement. [caption id="attachment_75753" align="alignleft" width="255"] L’Anosy possède le port d’Ehoala Taolagnaro que MCCL compte desservir.[/caption] [caption id="attachment_75755" align="aligncenter" width="300"] MCCL desservira la Diana et la Sava à partir des ports de Vohémar
et d’Antsiranana .[/caption] [caption id="attachment_75756" align="aligncenter" width="300"] Maroantsetra
et Soanierana-Ivongo
sont deux ports
de l’Atsinanana
qui intéressent MCCL.[/caption] - Photos : Archives - Fournies
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