Industrialisation durable - Une alliance pour motiver l’État


La charte de l’effectivité de l’Alliance pour une industrialisation durable a été signée  par cinq entités, hier. Elle constitue un défi pour l’État. Fort. Un signal très puissant est lancé à l’endroit de l’État pour intervenir davantage et en urgence dans le développement de l’industrie à Madagascar. « Le secteur privé est le moteur de l’économie, tandis que l’industrie en est le fond », souligne d’emblée Eric Rajaonary, président du FIVMPAMA, le Groupement du patronat malgache, l’une des cinq entités qui a signé l’alliance pour une industrialisation durable. « L’industrialisation n’est pas possible sans les ressources humaines. Il est temps de reconsidérer le cas des travailleurs et des syndicats des travailleurs qui contribuent grandement au développement économique d’un pays », indiquent tour à tour Olga Rakotoarimanga, de la conférence des Travailleurs de Madagascar (CTM), et Faniry Ernaivo, de la plate-forme syndicale de la Solidarité des syndicats de Madagascar (SSM) qui regroupe soixante- huit syndicats du public et du privé. « Notre alliance vient appuyer le projet de loi sur le développement industriel (LDIM), une étape importante franchie pour faire évoluer l’industrie. Mais l’État doit envoyer un signal plus fort pour dénouer la situation catastrophique de notre industrie », a martelé Fredy Rajaonera, président de l’organisation patronale qu’est le Syndicat des industries de Madagascar (SIM). Priorité Le cercle de Réflexion des économistes de Madagascar (CREM), représenté par son président, Andriampeno Ramiliarison, vient aux côtés de ces organisations patronales et syndicales, en tant que « think tank », sur tous les points relatifs à l’état des lieux de l’industrie, l’économie et le social. Il a été rappelé à l’assistance, venue en nombre à l’hôtel Carlton, hier, que l’État n’accorde que 0,7% du budget au ministère de l’Industrie et que l’heure était grave. Des parlementaires ont figuré parmi l’assistance. « Nous ne produisons pas ce que nous consommons et nous ne consommons pas ce que nous produisons », une citation fréquem­ment répétée pour faire réfléchir. Toute la problématique de l’énergie, de la concurrence déloyale, du cadre juridique non propice, du système fiscal, du taux de chômage et du secteur informel relève, en majeure partie, du manque de prise de responsabilité de divers secteurs étatiques. « La LDIM marque déjà une avancée dans le développement de l’industrie, elle a déjà été soumise au conseil des ministres. Le secteur privé doit nous tendre la main dans le développement de ce secteur », se défend un responsable étatique. « L’Alliance se constitue, de ce fait, en moyen de pression pour un changement radical de la structure de l’économie, et créer ainsi un réel programme économique, pour le déploiement d’efforts dans la transformation industrielle basée sur la durabilité, pour une impulsion au patriotisme économique, pour de nouvelles dispositions fiscales », résument les signataires de la charte. Ils attendent des pas conséquents de la part de l’Etat en affectant plus de ressources au secteur secondaire, et interpelleront sans cesse pour que ce secteur devienne une priorité. L’exemple de Rwanda a été évoqué. Ce pays africain a décuplé son PIB par l’Industrialisation, tout en tenant tête aux grandes puissances dans la limitation de ses importations. Mirana Ihariliva
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