Agriculture - Les chenilles légionnaires menacent la production nationale


La culture de maïs malgache est sur la sellette. Des mesures doivent obligatoirement être appliquées pour endiguer le fléau. Risque. Une estimation des pertes de rendement national de plus de 47 % sur l’ensemble de la production nationale de maïs a été constatée par la direction de la protection des végétaux. L’annonce a été effectuée, hier à Anosy, par les premiers responsables auprès du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage lors de la présentation d’un point de situation sur l’état de la prolifération des chenilles légionnaires d’automne (CLA) à Madagascar. Ces pertes sont principalement dues à l’augmentation du niveau d’infestation de cet insecte sur le territoire malgache. En effet, l’infestation de la CLA couvre la totalité des vingt-deux régions de la Grande île avec un niveau moyen d'infestation nationale de 53,39 % sur la production maïzicole. C’est dans les régions de l’Anosy, de Menabe, du Bongolava et de l’Atsimo Andrefana que le fléau s’intensifie le plus avec des densités allant jusqu’à 98 % selon le rapport de la direction de la protection des végétaux. « Madagascar a officialisé la présence des CLA, l’année dernière. Une fois que ce type d’insecte est présent dans un pays, il devient naturellement endémique. Il sera alors de plus en plus difficile d’endiguer le fléau», argue Saholy Ramiliarijaona Directeur de la Protection des Végétaux (DPV) au sein du ministère de l'Agriculture et de l'Élevage. Alternative Des mesures de ripostes sont mises en place dans une tentative de maîtrise de la situation de précampagne pour l’année de production 2018-2019. Notamment, le renforcement de la collaboration entre l’État avec l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation (FAO) ou encore avec les firmes productrices de pesticide. « La coopération avec le FAO se concentrera surtout sur le renforcement de la surveillance dans les zones de production maïzicole dans les vingt deux régions, soit plus de 280.000 Ha. Tandis que les recherches sur les méthodes bioécologique seront mise en avant dans la coopération avec les firmes productrices de pesticide», rajoute le directeur de la protection des végétaux. Les contrôles stricts des végétaux et des produits végétaux d’importation et d’exportation, ainsi que la restriction sur les produits sans permis d’importation et ne respectant pas les exigences phytosanitaires en vigueur dans la Grande île, seront aussi renforcés. Par ailleurs, les stratégies de sensibilisation ainsi que de communication sont maintenues. « Le changement de mentalité paysanne doit être impérativement effectué afin que ces derniers puissent, par eux mêmes, par exemple, refuser l’utilisation des pesticides inconnus qui peuvent créer de la résistance aux CLA », préconise Saholy Ramiliarijaona. Un système d’approche Champs École Paysans (CEP) pour la gestion intégrée et durable de la CLA et les ripostes immédiates sont déjà en place pour cette sensibilisation paysanne.  
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