Hery Rajaonarimampianina - « J’attends le coup d’envoi »


Le président de la République se garde toujours de se prononcer officiellement candidat. Il affirme, pourtant, n’attendre que le coup d’envoi du jeu électoral. Le starter. C’est ce qu’attendrait Hery Rajaonarimampianina, président de la République, s’agissant de l’élection présidentielle. Bien que ses partisans martèlent qu’il sera leur favori pour la prochaine course à la magistrature suprême, le chef de l’État refuse, jusqu’ici, de se prononcer sur sa candidature ou non. À entendre le discours du locataire d’Iavoloha à Tsihombe hier, il n’attendrait que « le coup de sifflet marquant le début du match » pour endosser le maillot de candidat. « Nous n’avons pas peur de concourir [aux élections]. Il suffit de voir ce que nous avons réalisé. Seulement, comme dans la coupe du monde, nous attendons le coup de sifflet de début du match », déclare Hery Rajaonari­mampianina. Les allocutions du président de la République, depuis quelques mois, même celle à l’occasion de la célébration du retour à l’indépendance à Iavoloha, sonnent pourtant comme des discours de campagne électorale. Du moins, il semble que le chef de l’État prépare l’opinion publique à son éventuelle décision de s’aligner au départ de la course à sa succession. Ses prises de parole lors de sa tournée à Tsihombe et Ampanihy, hier, n’ont pas dérogé à cet angle. Le contexte s’y prêtait, étant donné qu’il s’agit d’une escapade inauguratrice. Le locataire d’Iavoloha a inauguré un bloc opératoire et un lycée technique professionnel. « Quand vous allez voter, votez pour celui qui a su développer le pays, pour celui qui est prêt à vous mener vers le progrès dans le respect de la loi. C’est tout ce que je vous demande. Vous savez ce que nous avons déjà fait. Nous n’avons pas peur de défier quiconque que ce soit sur table ou sur terrain, car ce n’est que par le travail que l’on doit être jugé », lance le président Rajaonarimampianina, à Ampanihy. Précampagne Face à l’assistance, le chef de l’État énumère ainsi ses réalisations comme les centrales électriques à l’énergie solaire. Il rappelle, systématiquement, que la concrétisation de projet structurant ne peut pas se faire en un jour. Une ouverture dans laquelle le locataire d’Iavoloha s’engouffre une nouvelle fois, pour égratigner ses adversaires politiques. « S’il suffit de parler, ou de faire de belles promesses, tout le monde peut le faire. Seulement, jugez les personnes par leur travail. Le Président est prêt pour cela et ose affirmer qu’il a réalisé des choses et en fera beaucoup plus. (…) Voici des exemples de ces infrastructures, nous pouvons en faire beaucoup plus, donnez-moi juste le temps nécessaire », scande-t-il. À l’écoute des discours d’hier du président de la République, son attente du « coup d’envoi », pour se prononcer officiellement sur sa candidature serait afin de ne pas être taxé de faire une précampagne. Il ne s’est justement pas privé de tacler les propagandes avant l’heure de ses concurrents déclarés ou pressentis. Le locataire d’Iavoloha soutient que « le développement est déjà en plein décollage. Soutenez-le. Ne laissez personne l’empêcher de prendre son envol. (…) Dressez-vous pour le protéger, (…) pour protéger la légalité. Que personne ne prenne de l’avance en faisant des propagandes avant l’heure, c’est illégal ». Encore couvert par son statut présidentiel, Hery Rajaonarimampianina dont la candidature tend à se préciser sauf énorme revirement, semble pourtant bien accélérer les tournées officielles pour prendre une longueur d’avance sur ses concurrents. Des déplacements, sorties ou encore séances d’inauguration très largement repris par les stations audiovisuelles publiques.
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