Grève des enseignants - La manifestation vire à l'affrontement


Les enseignants et les éléments des forces de l'ordre se sont affrontés à Anosy. Ils contestent la déclaration du ministre de l'Education nationale. Les bombes lacrymogènes ont retenti à Anosy, hier, et les nuages de fumée ont fait suffoquer. Les éléments des forces de l'ordre ont reçu l'ordre de disperser les grévistes, qui ont voulu forcer l'entrée de l'enceinte du ministère de l'Éducation nationale. Ils ont lancé, à plusieurs reprises, des bombes lacrymogènes à l'endroit des manifestants. Le ministre de l'Éduca­tion nationale, Gatien Horace, a décidé de fermer les lieux aux enseignants. « Je leur ai toujours laissé la porte ouverte pour qu'ils puissent s'exprimer librement. Mais ils n'ont pas respecté nos accords », indique-t-il. Le ministère et les syndicalistes auraient convenu de ne pas faire de déclaration à la presse, mais ces derniers ne l'ont pas honoré. Par ailleurs, le fait que ces manifestants aient lancé des grossièretés au ministre et l’ont bloqué sur son chemin lorsqu'il a voulu rejoindre son supérieur, l’a mis en colère. « Ils m’ont demandé une audience, mais j'ai refusé », poursuit-il. C'était la dérive totale au ministère. Les manifestants ont détruit le portail. Leurs représentants ont haussé le ton envers le staff du ministre. « Nous ne quitterons les lieux que lorsque vous ouvrierez cette porte, même si cela doit coûter des vies », crie l'un d'eux au secrétaire général du ministère. Ils leur réclamaient de démentir officiellement la déclaration du ministre sur le plateau du journal de la chaine privée Tvplus, mercredi. « Nous les avons forcés d'expliquer que les propositions présentées au conseil des ministres ne venaient pas d'un commun accord», explique Arsène Ratolo­nahary, porte-parole des enseignants en grève. Avis divergeants Les décisions de l'État d'augmenter à 100 000 ariary leurs indemnités jusqu'en 2020, d'accélérer leur dossier d'avancement, de reclasser les sortants des centres régionaux de l'Institut national de formation pédagogique (INFP) en catégorie 3 et 4, de recruter huit mille enseignants en 2019, puis en 2020, de donner une bonification d'ancienneté de un an à ceux qui ont travaillé moins de 5 ans, de deux ans pour ceux qui ont travaillé entre 5 et 10 ans et de 3 ans pour ceux qui ont travaillé plus de 10 ans, ne leur conviennent pas. « Ce n'est pas ce que nous réclamons. Nous revendiquons la hausse des cinq indemnités à 100 000 ariary chacune et de remplir les dix mille postes budgétaires pour cette année », rétorquent des meneurs de grève. D'autres syndicalistes ne sont pas du même avis et fustigent leurs compères de mener une revendication politique. « Nous sommes des enseignants. Nous ne devrions pas profiter de cette situation pour réclamer des postes politiques», indique François Marindaza, enseignant et syndicaliste. Si ces derniers projettent de reprendre leur poste incessamment, les premiers menacent le renforcement de la grève. « Présentez-nous des responsables qui peuvent résoudre nos problèmes », demandent-ils au Premier ministre, Christian Ntsay.
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