Manifestation - Le stade de Mahamasina « scellé » par l’Emmoreg


Le stade de Mahamasina sera interdit d'accès au public, samedi. Des éléments des forces de l'ordre ont commencé à quadriller la zone, hier, en début de soirée. Jonction des forces. C'est la grande crainte des autorités face, notamment, à la         célébration du XVe anniversaire du parti Tiako i Madagasikara, qu’ils veulent organiser au stade municipal de Mahamasina. Aussi, l'ordre en vigueur depuis, hier, est l'interdiction d'accès au public du stade. « Il faut considérer le contexte général. Il y a un risque de jonction entre les manifestations de cette fin de semaine et des intentions déjà affirmées depuis quelque temps. Il faut prévenir tous les risques et prendre des mesures adéquates afin d'éviter d'éventuels affrontements », a expliqué le général Béni Xavier Rasolo­fonirina, ministre de la Défen­se nationale, lors d'une con­ver­sation téléphonique, hier. Outre l'anniversaire du TIM, le Mouvement pour la liberté d'expression (MLE), appuyé par des organisations syndicales, compte tenir une marche pacifique, demain. S'appuyant sur les renseignements qui leur sont parvenus, les autorités craignent que des politiciens malveillants ayant déjà affirmé leurs intentions depuis quelques temps, ne profitent de ces mouvements pour déclencher une réaction en chaîne déstabilisatrice. Au niveau des forces de défense et de sécurité (FDS), c'est le branle-bas de combat. Une réunion des principaux responsables des FDS a été convoquée par le ministre de la Défense, à son bureau, à Ampahibe, hier matin. Dans l'après-midi, c'est l'organe mixte de conception (OMC), d'Antananarivo, qui s'est réuni au bureau du préfet de police, à Tsimbazaza. L'interdiction de la célébration du 15e anniversaire du TIM, au stade de Mahama­sina, y a été réaffirmée. Imbroglio L'absence de demande d'autorisation par le MLE a, aussi, été soulignée. Lors de l'échange téléphonique, le général Rasolofonirina, a indiqué que des individus n'ayant pas pu rassembler les foules pourraient profiter de l'affluence durant l'événement de samedi. Face aux journalistes, mardi, au palais de la ville d'Antananarivo, à Ana­lakely, Marc Ravalomanana, président national du TIM, a lancé qu'il sera, à Mahama­sina, avec au moins quarante mille personnes. Selon le ministre de la Défense, le fait que le TIM affirme vouloir faire fi de l'interdiction risque de compliquer la situation. Aussi, la réunion d'Ampahibe est une manière d'affirmer que les forces de l'ordre sont prêtes à appuyer la décision du représentant de l'État. Sur terrain, l'interdiction prononcée par le général Angelo Ravelo­narivo, préfet de police d'Antananarivo, s'est traduite en acte par une descente, au stade de Maha­ma­sina, d'un contingent de l'État major mixte opérationnel (EMMO). Ils ont démonté les installations et affiches disposés par les organisateurs de l'évé­nement, durant la journée. Déterminés à ne pas changer leur plan, des militants du TIM conduit par l'ancien chef d'État hymself, ont fignolé les préparatifs, à Mahamasina, hier, se prêtant même à une répétition de Zumba, devant les objectifs de la presse. « Avec cette décision c'est peut-être l'État qui provoque le TIM. Nous assurerons la sécurité à l'intérieur du stade. À eux de faire leur travail à l'extérieur », a réagi Marc Ravalomanana. Sur la présence de l'EMMO dès, hier soir, le général Njatoarisoa Andrianjanaka, commandant de la Circons­cription interrégionale de la gendarmerie nationale (CIRGN), a expliqué : « Nous avons décidé de prendre des mesures très tôt afin d'éviter de probables affrontements. L'accès au stade sera donc, restreint. Les lieux seront totalement bouclés et interdits d'accès au public, samedi ». Sauf changement, l'interdiction d'accès devrait être en vigueur dès, vendredi, en fin d'après-midi. Le stade municipal fait, toutefois, partie du patrimoine de la commune urbai­ne d'Antananarivo (CUA). La décision de l'OMC d'Anta­na­narivo, et les mesures qui s'ensuivent créent un imbroglio de prérogatives, fait remarquer un juriste. « La CUA n'a pas interdit l'accès et l'utilisation du stade de Mahamasina, par le TIM. La commune, d'autant plus, a toujours donné son accord à tous ceux qui ont demandé l'usage de ces lieux, sans considération d'obédience politique », a argué un ténor du TIM contacté. Garry Fabrice Ranaivoson
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