Ambanniampamarinana - Des récalcitrants refusent l’évacuation


L’évacuation des personnes concernées par le danger d’éboulement sur la colline de Manjakamiadana n’est pas réussie. Certains refusent l’organisation. Des habitants d’Ambaninampamarinana dont la maison est comprise dans la zone en « danger imminent et permanent », refusent de quitter les lieux, alors que beaucoup ont accepté de partir. Ils ont haussé le ton envers les techniciens qui ont placé le ruban de signalisation pour délimiter les zones sensibles, hier après-midi. « Pourquoi voulez-vous dégager les gens dont la maison se trouve à plus de 70 mètres du danger ? Que voulez-vous insinuer par “danger permanent” ? Nous ne quittons pas les lieux ! », se révoltent-ils. Un responsable du fokontany juge normal cette irritation. « Il a été dit que l’évacuation concerne seulement les maisons à 70 mètres du danger. Mais ils ont étendu la délimitation un peu trop loin ». Selon un technicien, la délimitation de la zone classée « dangereuse » est variable, selon le niveau du risque. Elle serait entre 70 et 100 mètres, en moyenne. Pour ces récalcitrants, il est hors de question d’abandonner leur maison, l’endroit où ils ont grandi, et où leurs ancêtres ont vécu. « Ils veulent nous déplacer à Ambohi­dratrimo. Mais c’est ici notre vie. Nos enfants sont scolarisés ici. Nous travaillons ici. Nous n’avons pas de carburants pour venir ici tous les jours », souligne une mère de famille. Doléances Ils ont déposé une lettre de doléances auprès du Premier ministre Christian Ntsay, hier, pour réclamer des mesures d’accompagnement, afin d’éviter cette évacuation. « Nous demandons à l’Etat d’assainir les lieux, de dégager les plantes qui se trouvent sur ces rochers. Et à partir de là, on pourra identifier les vrais dangers. Enlevez-les et arrêtez de terroriser la population », indique Mamy Rafaniloson, habitant du fokontany. D’autres proposent à l’État d’arranger l’évacuation des eaux sur les hauteurs. « Ce n’est pas ce grand rocher qui menace de tomber. Ce sont ces plantes qui mesurent jusqu’à 5 mètres et les ruissellements déferlants qui sont dangereux. On accepte de quitter temporairement notre maison s’il y a des travaux qui nécessitent notre évacuation », indique une autre source. Chacune des personnes concernées par cette évacuation, envisage de revenir sur place. « Beaucoup d’entre nous ont des maisons en dur dont la construction a obtenu l’accord de l’autorité compétente. L’État doit prendre ses responsabilités », ajoute Mamy Rafaniloson. Les techniciens qui ont effectué des études sur cette colline de Manjakamiadana affirment les risques de glissement de terrain et d’éboulement de rocher permanents sur cette zone. « Ce n’est pas en se débarrassant de ces végétations ni en nettoyant cette zone qu’on pourrait éviter le danger. Les risques de détachement de la roche mère et de glissement de terrain sont permanents, car les roches et le sol se sont altérés au fil du temps », martèle un technicien auprès du Bureau national de la gestion des risques et catastrophes (BNGRC). Une vingtaine de personnes ont trouvé la mort sur cette colline, depuis le début de l'année, suite à des éboulements.  
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