Vœux d'Iavoloha - Rajaonarimampianina fait dans le réalisme


Le discours de présentation de vœux du président de la République a été prononcé sur un ton réaliste. Défendant son bilan, il a toutefois reconnu que des efforts restent à faire. Sans fioritures. Pour son premier discours de l'année, Hery Rajaonarimam­pianina, président de la République, a visiblement, voulu démontrer qu'il était au fait des réalités que subit la population. Contrairement à ses précédentes allocutions de présentation des vœux, le chef de l'État a tu les annonces tonitruantes, préférant miser sur son bilan et ce qu'il définit comme « les acquis » de ces quatre années à la tête du pays. « Si l'on revient en 2014, il s'agissait de redresser une nation au fond du gouffre. Alors, lorsque quatre ans et quelques après, les résultats des efforts ne touchent pas encore tous les malgaches, c'est tout à fait logique. Je ne promets pas de miracle, mais je fais cependant le serment de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour faire émerger la nation. C'est ce que je fais et je continuerai », a déclaré le président Rajao­nari­mampianina, devant les quelques mille quatre-cent invités présents au palais d'État d'Iavoloha, hier. La dureté des problèmes auxquels les foyers ont dû faire face l'année passée et ce début 2018, a laissé peu de marge de manœuvre aux tenants du pouvoir, dont le chef de l'État. À l'instar des précédents orateurs, le locataire d'Iavoloha n'a pas pu taire les réalités subies par la population durant plusieurs mois maintenant. Le taux de croissance de 4,1%, annoncé à 5,1% cette année, peine à encore à impulser l'engouement de la masse vis-à-vis de la relance économique. Réformes La réduction du taux de pauvreté, qui est passé de 90% de la population à 70%, depuis la Transition, comme l'affirme Hery Rajaonari­mampianina, passe également, inaperçu face au niveau de l'inflation. Seulement, dans la lignée des deux derniers épisodes de son « Fotoambita », sur sa chaîne YouTube, il a défendu son bilan. « J'affirme sans hésitation que l'année 2017 qui vient de s'écouler est l'apogée des efforts que nous avons entrepris depuis quatre ans. (…) Il y a eu des résultats qui ont amélioré le quotidien des bénéficiaires directs, même s'il faut reconnaître qu'ils n'atteignent pas encore tous les foyers. (…) Nous avons travaillé, les résultats sont là. Il est vrai que ce n'est pas encore suffisant. Le travail pour concrétiser une émergence cohérente doit continuer », a ajouté le locataire d'Iavoloha. « La continuité des chantiers, des efforts et des réformes », ont aussi, été dans les propos du président de la République, hier, notamment, ceux adressés aux partenaires internationaux. Ce qui, selon certains observateurs serait la raison de son silence sur la traditionnelle hausse des salaires des fonctionnaires. La maîtrise des dépenses publiques en passant, notamment, par la réduction des charges inhérentes aux salaires des fonctionnaires fait partie de ces réformes. Pour expliquer cette « omission », Vonintsalama Andriambololona, ministre des Finances et du budget, a avancé l'assainissement en cours dans les rangs des agents de l'État. « La loi de finances, prévoit déjà une enveloppe pour le salaire des fonctionnaires, une éventuelle hausse y compris. Le texte ne fixe pas le taux de la hausse. Le ministère des Finances attend juste les consignes et fera les aménagements nécessaires », a indiqué le Grand argentier de l'État. « Bien qu'il s'agisse d'une année électorale, cela démontre que le président de la République garde le cap de sa politique et les réformes nécessaires et ne verse pas dans le clientélisme pour séduire les fonctionnaires. D'autant plus la hausse des salaires n'arrivera pas à suivre la course de l'inflation actuelle. Elle aurait, d'autant plus, favorisé les spéculations sur les prix », argue, par ailleurs, un observateur. Garry Fabrice Ranaivoson
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