François Rakotoarimanana - « Et maintenant, bougeons, travaillons »


L'Exécutif doit mettre les bouchées doubles pour réussir à faire décaisser et à utiliser efficacement les 6,4 milliards de dollars. Une autre histoire. Après les promesses, le travail et l'action. Sauf qu'il n'appartiendra pas aux bailleurs de fonds de travailler et d'agir, mais aux Malgaches d'obtenir des résultats. « Après toute cette euphorie, il est maintenant temps de bouger et de s'activer pour mettre en œuvre les projets que l'on a présentés », a souligné, vendredi, à la sortie de la conférence des bailleurs et des investisseurs, le ministre des Finances et du budget, François Gervais Rakotoarimanana. La Grande île a arraché des engagements et des promesses de financements émanant des partenaires techni­ques et financiers traditionnels s'élevant à 6,4 milliards de dollars à la fin de la semaine dernière, mais « pour que les sommes promises soient décaissées, il faut que le travail avance et qu'il y ait du concret », martèle le ministre chargé des Finances. François Gervais Rakotoa­rimanana se dit même prêt à retrousser les manches auprès des différents départements en charge des projets financés si ceux-ci ne sont pas suffisamment armés pour agir de manière efficace. « Les capacités seront renforcées s'il le faut, des appuis et des soutiens seront déployés rapidement pour que les ministères puissent se doter des moyens nécessaires à la mise en œuvre des projets », poursuit-il. Du côté de la présidence de la République, le suivi et le contrôle des actions s'annoncent drastiques. Après avoir « donné l'ordre à tous les ministres de prendre leurs responsabilités dans l'utilisation des financements affectés aux projets rattachés à leurs départements respectifs », le chef de l'État a assuré vouloir « mettre en place une structure de suivi et de contrôle de mise en œuvre de tout ce qui a été présenté à la conférence des bailleurs et des investisseurs ». Absorption « Cette structure sera mise en place, dans les meilleurs délais, et elle surveillera dans les détails comment l'argent sera dépensé, rapidement et efficacement », a indiqué Hery Rajaonari­mampianina au cours d'un point de presse à l'issue de la réunion de Paris. « Nous sommes pressés par le développement, et le peuple est impatient de voir des résultats, tout comme les bailleurs de fonds », a-t-il ajouté. Avec 6,4 milliards de dollars à dépenser dans les trois à quatre prochaines années, Madagascar doit absolument améliorer sa capacité d'absorption. Jusqu'ici, pour diverses raisons liées aux projets présentés eux-mêmes, mais aussi aux procédures administratives et aux ressources disponibles, la Grande île ne peut utiliser en moyenne que 500 millions de dollars par an sur les financements extérieurs. Par ailleurs, si l'on s'en tient au taux moyen d'absorption actuel de Madagas­car qui est de 65%, seuls 4,160 milliards pourraient effectivement et efficacement être utilisés jusqu'en 2019. Sur les trois prochaines années, le défi est donc de faire débloquer en moyenne plus de 2 milliards de dollars d'aides publiques au développement par an. « Mais cela se fera par étape », souligne le ministre des Finances et du budget. Pour 2017, l'objectif est déjà de réussir à faire effectivement décaisser et à utiliser les 900 millions de dollars de financement externe du programme d'investissement public annoncé dans le projet de loi de finances. Lova Rabary-Rakotondravony
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