Liste électorale - La CENI redoute une baisse des inscrits


À dix jours de l’arrêtage provisoire, le nombre d’inscrits dans la liste électorale est en hausse de 0,15%. La CENI appelle aux citoyens, aux partis politiques et à la société civile à se mobiliser. Zéro virgule quinze. En pourcentage, telle est l’évolution du taux d’inscription au cours de la révision annuelle de la liste électorale (RALE) 2018-2019. À la lumière de la situation du 1er février, seize mille électeurs se sont ajoutés aux neuf millions neuf cent trois mille neuf cent treize inscrits en 2018. Ainsi, l’espoir de franchir le cap des dix millions d’électeurs s’amenuise d’autant que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) procède également au toilettage de la liste électorale. « Actuellement, nous nous efforçons d’éliminer les douze mille doublons ainsi qu’au retranchement des personnes décédés. Il y a eu soixante-quinze mille additions et cinquante-neuf mille retran­chements. À ce rythme, nous redoutons que le nombre des retranchements soit supérieur à celui des nouveaux inscrits », s’inquiète Thierry Rakotonarivo, vice-président de la CENI. Les anomalies de la liste électorale figurent parmi les principaux arguments des contestataires de l’élection présidentielle de novembre et de décembre. Des partis politiques, des candidats, des organisations de la société civile ainsi que de simples partisans ont adressé de vives critiques à la CENI. Mobilisation « Nos partisans sont délibérément rayés de la liste », « Que font encore les personnes décédées dans cette liste », « les experts internationaux ont relevé douze mille doublons », « La majorité des Malgaches a moins de 18 ans et pourquoi la CENI n’avance que neuf million neuf cent mille électeurs … », ce sont les arguments auxquels les détracteurs du processus électoral ont soulevé. Toutefois, il est rare de constater la traduction de ces critiques en actions. Conformément à l’article 33 de la loi organique relative aux élections et aux référendums, « Du 1er décembre au 15 mai de l’année suivante, les listes électorales des Fokontany et le registre électoral national sont révisés annuellement par les soins des responsables de la CENI ». Coïncidant avec la période de la campagne électorale, la mobilisation autour de l’inscription dans la liste électorale semble être bâclée. « Jusqu’à maintenant, la performance de 2016 qui tourne autour de 2% a été le plus mauvais résultats obtenus. Il se pourrait que cette RALE 2018-2019 soit le moins bon de tout le mandat de la CENI», remarque le vice président de la CENI. À dix jours de l’arrêtage provisoire de la liste électorale, une mobilisation générale est attendue. L’article 15 de la loi organique 2018-008 dispose que « le recensement des électeurs est réalisé au niveau du Fokontany, par une visite de chaque ménage effectuée par les membres de la Commission locale de recensement des électeurs (CLRE) aux fins de la collecte des données individuelles sur chaque électeur ». Composé du premier responsable du fokontany et de deux à quatre autres membres, la CLRE semble avoir d’autres chats à fouetter. Par ailleurs, les partis politiques et les organisations de la société civile tardent à réagir. « La CENI est une organe technique mais l’éducation électorale appartient aux partis politiques et à la société civile » continue Thierry Rakotonarivo. Le gouvernement convo­que les électeurs pour les législatives le 27 mai. La liste électorale révisée arrêté le 15 mai sera utilisé pour cette élection. En attendant le système biométrique, l’inscription dans la liste électorale est un acte volontaire. « Il nous reste dix jours avant la clôture de l’arrêtage provisoire. La fiabilité de la liste électorale est la responsabilité de tous », conclut Thierry Rakotonarivo.
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