Contestation électorale - L’OMC-Nat proscrit toutes manifestations à Analakely


Les manifestations sur la place du 13 mai sont interdites jusqu’à nouvel ordre. L’Organe mixte de conception au niveau national (OMC-Nat) prend en main la gestion de cette affaire. Verrouillé. Les éléments des forces de sécurité ont eu une longue journée, hier. Jusqu’à la fin de la soirée, ils ont eu la lourde tâche de verrouiller le parvis de l’Hôtel de ville. Un revirement de la situation qui a surpris les manifestants rassurés du libre accès dans cette place, la veille, suite au retrait des hommes en treillis en milieu de la journée. « Hier, nous avons convenu avec les forces de l’ordre de nous laisser entrer dans le parvis pour éviter les troubles. À notre grand étonnement, tout est verrouillé », regrette Félix Randriaman­dimbisoa, député élu dans le quatrième arrondissement. Dans les coulisses, en effet, il y a eu une interaction d’ordre en désordre. Mercredi, l’Organe mixte de conception au niveau national (OMC-Nat) s’est réuni à Mahazoarivo. Sous la houlette du Premier ministre, cette réunion a pour objectif « d’adopter les mesures pour maintenir l’apaisement et l’ordre public (…) pendant cette période d’attente de la proclamation des résultats (…) par la Haute cour constitutionnelle (HCC) ». Ainsi, le ministère de la Communication et des relations avec les institutions (MCRI) a émis un rappel à l’ordre à l’endroit des médias. Dans ce sens, le général Béni Xavier Rasolofonirina, ministre de la Défense nationale a levé la réquisition prise par le préfet dans les derniers jours de l’année 2018, à entendre les explications du général Angelo Ravelo­narivo préfet de police d’Antananarivo, joint au téléphone, hier soir. Ainsi, jeudi, en milieu de la journée, les forces de l’ordre ont quitté le parvis. Cette décision aurait été contrecarrée par une nouvelle réunion de l’OMC-Nat, jeudi soir, sans la participation du ministre de la Défense. L’ordre a été donné de verrouiller l’accès au parvis de l’Hôtel de ville hier et ce jour, selon toujours le préfet de police. « Désormais, c’est l’OMC-Nat qui prend les décisions. Je ne gère plus cette affaire », se dédouane le préfet de police. Décision ferme Pris au dépourvu, les manifestants sont partis en ordre dispersé. Les plus courageux se sont regroupés devant la librairie Saint Paul et ont brandi des banderoles et des écriteaux. Ainsi, le face-à-face cadencé par des coups de sifflet, entre les « zanak’i Dada » et les éléments des forces de sécurité, ont duré un peu plus de cinq heures. Les leaders du mouvement étant introuvables, la chanteuse Ninie Donia a tant bien que mal animé la ferveur des manifestants. Vers 13 heures trente, ils ont décidé de quitter les lieux. Toutefois, pour des raisons inconnues, ils ont décidé de rebrousser chemin pour se regrouper de nouveau face au portail nord de l’Hôtel de ville. C’est ainsi que quelques députés ont parlementé avec le lieutenant-colonel Jean Anicet Randrianarivelo afin de les laisser entrer. Intransigeant, l’officier supérieur s’est tenu aux ordres qu’il a reçus de verrouiller l’accès au parvis. Les députés ont décidé de rameuter leurs partisans pour aller à la rencontre du préfet à Tsimbazaza. Une action vaine car ce dernier n’était pas sur les lieux. Comme ils ignorent tout ce qui se passe en haut lieu, la journée d’hier a été rythmée par des improvisations. De l’animation est ainsi attendue ce jour sur la place du 13 mai d’autant que les K25 ont affiché leur détermination à tenir une manifestation ce jour. Non informés des décisions prises en haut lieu, ils envisagent de faire pression sur le préfet de police ce jour. Mais ils se trompent d’interlocuteur, cette initiative est alors perdue d’avance.  
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