Femme actuelle


Le prix Nobel de la paix 2017 décerné à la campagne antinucléaire ICAN le 06 octobre 2017. À la tête du comité Nobel norvégien, une femme : Berit Reiss-Andersen. Sa déclaration lors de l’annonce a fait appel aux puissances nucléaires d’entamer une négociation sérieuse pour que les traités soient respectés. « Nous vivons dans un monde où le risque, que les armes nucléaires soient utilisées, est plus élevé qu’il ne l’a été depuis longtemps. Certains pays modernisent leur arsenal d’armes nucléaire, et le danger que, plus de pays s’en procurent est réel, comme le montre la Corée du Nord ». Quand on pense que les armes nucléaires se discutent ou plutôt se disputent, à coup de tweets entre les dirigeants des puissances nuclé­aires, on ne peut que féliciter tout haut cette nomination. Certes, fort symbolique mais on espère que les hommes « forts » de la Corée du Nord et des États-Unis y trouvent un appel dissuasif. Pendant que certains parlent donc de l’avenir du monde, l’Arabie Saoudite fait pleins feux sur une « grande avancée » pour les droits de la femme. Les dames ont enfin eu le droit de prendre le volant ! Voilà donc que le dernier pays au monde qui interdisait aux femmes de conduire, a capitulé. Certes, comparé à d’autres pays, il s’agit d’une petite victoire mais c’est une victoire quand même. Qui est donc l’ange qui a illuminé les princes saoudiens ? Nul autre que celui dénommé économie. Depuis que l’Arabie Saoudite est affaibli par la chute du pétrole, la redéfinition des règles sociales est devenue d’un coup d’actualité. Donc, désormais tout le monde doit participer à la relance économique, et tant mieux pour la femme qui retrouve la place qu’elle mérite, à plus d’un titre. Les femmes seront de plus en plus amenées à produire, à travailler. Les limites imposées aux déplacements des femmes ne permettaient pas leur insertion dans le monde de l’emploi. Le Royaume sort le grand jeu car d’ici 2030, des réformes économiques et sociales devraient être accomplies pour qu’il puisse garder sa place « au soleil ». Il y a quelques jours, pour la première fois, des centaines de Saoudiennes avaient pris place dans un stade de Riyad, à l'occasion de la fête nationale. L’économie aurait encaissé un coup : une concession positive sur le droit des femmes. En Occident, pendant ce temps, les dénonciations d’abus sexuels font un vacarme sans précédent. Après le cinéma, la mode, le monde politique et bientôt on espère, dans d’autres sphères comme le sport ou la religion. Harvey Weinstein, le producteur qui a récolté durant sa carrière 81 oscars et pas moins de 340 nominations, a été exclu par l’Académie des Oscars. Accusé de multiples agressions sexuelles, la décision d’exclusion, qui est rarissime, a frappé celui décrié par tant d’actrices. Dépassant les limites des États-unis, les dénonciations sont devenues virales, tant sur les réseaux sociaux que dans les rues. C’est que, au sein d’une partie de l’humanité, certains estiment toujours que la femme est un objet. Sauf que le monde change et qu’il n’y a plus de place pour la misogynie. Femme actuelle. Les combats sont tellement divers de par le monde. Mais qu’est ce qu’il est triste de voir la dichotomie de nos droits. Par Mbolatiana Raveloarimisa
Plus récente Plus ancienne