Revendications - La CNIDH recadre l'État et les grévistes


La CNIDH dénonce les actions qu’elle dit proches de la dérive de l’État, du SMM et du SGM, et plaide pour le dialogue. Rappel à l'ordre. Dans un communiqué de presse publié, hier, la Commission nationale indépendante des droits de l'homme (CNIDH), secoue les protagonistes du mouvement syndical qui a défrayé la chronique la semaine dernière. Rappelant que le droit de constituer un syndicat et d'y adhérer est garanti par le pacte international relatif aux droits civils et politiques, elle écorne les agissements du Syndicat des magistrats de Mada­gascar (SMM), de celui des greffiers (SGM) et de l'État. « La réaction de l'État face à la grève des magistrats semble pour le moins excessive. L'Exécutif aurait du mal à prouver en quoi l'intérêt de la sécurité nationale, de la sûreté publique ou de l'ordre public nécessitait d'envoyer un huissier entouré d'éléments des forces de l'ordre, enfoncer le portail du palais de Justice », lance d'entrée, la Commission des droits de l'homme. Les relations entre le pouvoir Éxécutif et les syndicats des magistrats et des greffiers se sont sérieusement dégradées, depuis jeudi. Pour matérialiser la grève générale illimitée qu'ils ont démarrée la veille, des membres du SMM et SGM ont fait un sit-in devant l'entrée principale du palais de Justice d'Anosy. Les grilles y donnant accès étaient, par ailleurs, scellées par une chaîne cadenassée. Reprise du dialogue Un huissier de justice, épaulé par plusieurs éléments de l'État major mixte opérationnel (EMMO), ont été dépêchés sur place pour « ordonner » l'ouverture des grilles et des portes du tribunal. Ce qui a entrainé une échauffourée. Les forces de l'ordre ont, ensuite investi les locaux du palais de Justice. Plusieurs dizaines d'hommes de l'EMMO ont quadrillé le tribunal d'Anosy, vendredi, pour « imposer », son ouverture. L'une de ses entrées ne peut même plus être refermée. Des tiges de fer y ont, en effet, été soudées pour que les portes ne puissent plus être fermées. Dans son communiqué, la CNIDH rappelle, cependant, que le droit de grève a des limites. « Le pacte définit aussi parmi les rares restrictions acceptables au droit de grève celles nécessaires pour protéger les droits et les libertés d'autrui », souligne la Commission des droits de l'Homme. Le pacte international relatif aux droits civils et politiques toujours, dispose que « tout individu arrêté ou détenu du chef d'une infraction pénale, sera traduit dans le plus court délai devant un juge ou une autre autorité habilitée par la loi à exercer des fonctions judiciaires, et devra être jugé dans un délai raisonnable ou libéré ». Un droit altéré par la grève du SMM et du SGM, selon la CNIDH. La Commission des droits de l'homme recommande ainsi, aux parties prenantes du bras de fer social de reprendre le dialogue. Elle « implore », par ailleurs, le SMM et le SGM, de mettre en place un système de grève tournante Garry Fabrice Ranaivoson
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