Sécurité maritime - La Chine offre deux patrouilleurs


La flotte de la marine nationale sera bientôt renforcée. Deux nou­veaux bâtiments vont aider à lutter contre les trafics et sécuriser les navires commerciaux. Neufs. Ce caractère est quelque peu rare lorsque l'on parle de don de pareil bâtiment militaire, pour être signalé. Durant le conseil des ministres d'hier, il a été communiqué que la Chine a fait un don de deux patrouilleurs à la marine nationale. « Ce sont deux nouveaux patrouilleurs d'une longueur de 26 mètres. Ils sont relativement similaires au Trozona, mais avec des équipements de navigation dernier cri », a indiqué le général Béni Xavier Rasolofonirina, ministre de la Défense nationale, joint au téléphone hier. Les deux bâtiments, selon ses explications, sont encore sous scellés. Les techniciens chinois devant former les marins malgaches à manœuvrer leurs nouveaux patrouil­leurs viendraient à peine de débarquer dans la Grande île. Pour l'heure, par ailleurs, le ou les ports d'attache des deux nouveaux venus dans la maigre flotte de la marine nationale n'est pas défini. Les premières réflexions déjà faites tendent à ce que l'un soit basé soit à Antsira­nana, soit à Vohémar, pour densifier la lutte contre le commerce illicite des bois de rose notamment, et le second pourrait être amarré soit à Toliara, soit à Tolagnaro. Grands enjeux « L'on a fait le constat qu'en matière de sécurisation maritime, il n'y a pas encore de présence dans la partie Sud. Pourtant, avec le port d'Ehoala, cette zone connaît un flux de circulation maritime assez conséquent », a déclaré le général Rasolofonirina. Les bases des deux bâtiments devraient, quoi qu'il en soit, être déterminées avant leur entrée en action. L'arrivée de ces deux patrouilleurs constitue du reste, une bouffée d'air pour la marine nationale, sous perfusion depuis plusieurs années. Ils viendront en renfort au vieillissant Trozona, l'unique patrouilleur qui devait assurer les 5.000 kilomètres de côte de Mada­gascar, aidé jusqu'ici, par une poignée de vedettes rapides. La sécurisation des côtes et du territoire maritime de la Grande île est l’un des sujets incontournables dans les conférences et débats concernant la Défense nationale. Un expert en sécurisation maritime contacté explique qu'avec les données auxquelles Madagascar a à sa disposition, grâce au Centre régional de fusion d'information maritime (CRFIM), l'entrée en scène de ces deux nouveaux patrouilleurs « devrait sauver les meubles ». Il ajoute, cependant, que « pour être réellement efficient, étant donné l'étendue de nos côtes, de notre territoire maritime, ainsi que les enjeux économiques, stratégiques et sécuritaires des mers malgaches, nos garde-côtes auraient besoin de deux ou trois autres bâtiments de ce type ». Certains avancent qu'avoir des destroyers ne serait pas superflu pour la flotte malgache, car cela aurait un effet dissuasif chez les trafiquants de toutes sortes. Outre le commerce illicite de bois de rose, les pêches illégales sont aussi légions dans la zone économique exclusive de Madagascar. Garry Fabrice Ranaivoson
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