L’État intervient dans le prix du carburant


Le gouvernement et les pétroliers ont décidé de faire machine arrière sur le prix du carburant. Le prix affiché devrait être celui du mois de janvier dans toutes les stations service. Une solution de facilité. Pour endiguer la hausse généralisée du prix des produits de première nécessité (PPN) due à la hausse du prix du carburant, le gouvernement n’y est pas allé par quatre chemins. Il a choisi d’intervenir sur le prix du carburant. Les automobilistes pourraient avoir un léger soulagement avec le prix affiché à la pompe depuis minuit. En effet, un rapprochement entre des responsables étatiques et les dirigeants des compagnies pétrolières est à l’origine de la baisse des tarifs des produits pétroliers après la hausse vertigineuse de 160 ariary par litre pour le super sans plomb et 120 ari­ary par litre pour le gasoil. « Pour faire face aux divers problèmes conjoncturels liés à la hausse des prix des carburants à la pompe, le gouvernement et le groupement pétrolier de Madagascar (GPM)  se sont rapprochés pour y apporter une solution concertée sans remettre en cause le mécanisme d’ajustement prévu et régi par les textes en vigueur. Un accord a été trouvé pour reporter ces augmentations des prix à la pompe des carburants affichés le 1er février, et maintenir les prix du mois de janvier », indique un communiqué transmis par le ministère de l’Energie et des hydrocarbures sans préciser de détails. Avec cette décision, le gouvernement fait marche arrière sur l’application de la vérité des prix à la pompe en utilisant une vieille méthode de l’ère du socialisme, et pourrait perpétuer une pratique mise en œuvre par le gouvernement de la Transition.  Le régime de fait avait décidé lui-même les prix du carburant dans le cadre du système d’administration des prix. Cette mesure a été renouvelée tous les six mois. En contrepartie, pour combler ses pertes et manques à gagner, les pétroliers bénéficient d’une subvention de la part de l’État. Mauvais signe Cette nouvelle mesure appliquée par le gouvernement ne donne pas plus de détail. « D’autres rencontres sont prévues pour continuer de discuter sur les mesures devant accompagner cette prise de décision », peut-on lire sur le communiqué. Mais une éventuelle subvention accordée aux pétroliers risquerait d’être un mauvais signe adressé à nos partenaires techniques et financiers. Ces derniers recommandent à maintes reprises l’application de la vérité des prix à la pompe. Puisque l’administration du prix durant le régime de Transition, selon les explications du Trésor public, ne profitait qu’à une frange de la population. Entre 2011 et 2014, les pétroliers avaient bénéficié d’une subvention de près de 400 milliards ariary. Depuis janvier 2016, le gouvernement avait mis en place un mécanisme de fixation des prix maxima appliqués à la pompe. Une formule est établie et le prix varie chaque mois en fonction du cours du baril, et du cours de change. Les distributeurs n’ont juste pas le droit de dépasser le seuil fixé au niveau de l’Office malgache des hydrocarbures (OMH). Lova Rafidiarisoa
Plus récente Plus ancienne